Marc Jacobs, le plus américain des créateurs de mode

Créateur de mode américain, Marc Jacobs a marqué l'industrie grâce à une vision décadente et artistique. Retour sur son parcours.

Marc Jacobs, le plus américain des créateurs de mode
© Somoza Gerardo/Startraks/ABACA

Marc Jacobs voit le jour à New York, en avril 1963. Il grandit dans un milieu aisé, élevé dans l'Upper West Side par sa grand-mère paternelle. C'est elle qui l'initie à la couture et au tricot, ce qui fait naître en lui une passion certaine pour la mode et les vêtements. Il s'inscrit donc, tout naturellement, à la High School of Art and Design, située à quelques pas de la célèbre 5ème Avenue. Il profite de ses études pour décrocher un travail de magasinier dans le magasin Charivari — c'est notamment cette boutique, dont les portes ont définitivement été fermées en 1998, qui a révélé le créateur belge Martin Margiela. Cette expérience enrichissante ne fait que confirmer son goût pour le stylisme, l'association des matières et les motifs audacieux.

Avec Kate Moss au Met Gala en 2009 © Peters Doug/EMPICS Entertainment/ABACA

Un début de carrière difficile

Sur les conseils de Perry Ellis, un créateur de mode américain, il rejoint la célèbre Parsons School of Design de New York, en plein cœur de Manhattan. Son projet de fin d'études ? Une collection de chandails XXL tricotés à la main et ornés de smiley pop. Dans la salle, un certain Robert Duffy. Sous le charme des designs, l'homme d'affaires lui propose de s'associer pour collaborer. Les premiers essais se soldent malheureusement tous par des échecs — même si la réputation de Marc Jacobs, elle, ne cesse de grandir. Mais le duo ne désespère pas. En 1989, le créateur américain prend le poste de directeur artistique chez Perry Ellis. Une collection grunge jugée trop dépravée plus tard, il est licencié en 1993. Quelques mois plus tôt, pourtant, il avait reçu le Womenswear Designer of the Year Award, signe que l'industrie de la mode était bien décidée à l'encourager, coûte que coûte. 

Il faudra attendre quelques années pour que Marc Jacobs revienne sur le devant de la scène. C'est en 1994 qu'il présente enfin une nouvelle collection, qu'il décrit alors comme "un peu funk, un peu trash, et un peu chic". C'est là toute l'essence de sa mode. En 1997, sa marque est achetée à 96% par le groupe LVMH. Dans la foulée, il se voit proposer le poste de directeur artistique chez Louis Vuitton : c'est une aubaine, il accepte. Il y reste jusqu'en 2013, proposant au fil des années des collections qui mêlent son style personnel et ses influences mode. Grâce à lui, la maison qui n'est jusqu'ici qu'un maroquinier, fait ses débuts dans le prêt-à-porter. Ses défilés, grandioses, marquent les esprits et le designer laisse une empreinte durable dans l'esthétique LV. Son autre fait d'armes : proposer avant tout le monde des collaborations détonantes, invitant dans l'univers de Louis Vuitton Stephen Sprouse, Takashi Murakami (selon les chiffres du site Business of Fashion, cette collection aurait rapporté quelque 300 millions d'euros à LVMH) ou encore Richard Prince.

Le dernier défilé de Marc Jacobs pour Louis Vuitton en 2013 © Briquet-Guibbaud-Orban/ABACA

Une mode toujours dans l'air du temps

Aujourd'hui, Marc Jacobs c'est avant tout une marque qui porte le nom du créateur, mais aussi plusieurs lignes annexes, dont certaines, notamment celles concernant la beauté, sont en partie propriété de LVMH. Comme Marc by Marc Jacobs, Stinky Rat, Little Marc Jacobs ou encore Heaven (passerelle vers le vaste univers subversif et énigmatique du couturier). Les sacs signés Marc Jacobs sont devenus, au cours des saisons, de véritables it bags et ses lunettes de soleil connaissent le même succès. Comme nombre de créateurs, le designer a également complété son offre avec un vestiaire homme, des parfums (comme l'iconique Daisy Love by Marc Jacobs et le Decadence by Marc Jacobs) et une ligne de produits de beauté. La preuve, s'il en fallait une, que Marc Jacobs a encore plus d'un tour dans son sac. 

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