Quand le désir d'enfant n'est pas réciproque Le plus souvent, c'est l'homme qui hésite

la conversation peut vite tourner en rond, pensez à consulter en couple pour
La conversation peut vite tourner en rond, pensez à consulter en couple pour avancer. © detailblick - Fotolia

Vous vivez une belle histoire d'amour avec votre compagnon depuis plusieurs années. Il serait donc tout naturel de commencer à fonder une famille. Seulement voilà, au moment d'aborder la discussion, ça bloque. Vos points de vue divergent : l'un de vous se voit bien entouré de bambins, tandis que l'autre se voit bien cocooner à deux, sans responsabilités autres que celle du couple. Dilemme.

"Cette situation survient parfois, mais je ne dirais pas qu'elle est fréquente, commente Maryse Pascau, conseillère conjugale. Je ne peux évidemment parler que des couples qui viennent consulter et qui ne sont donc pas nécessairement représentatifs de la situation générale."

Caroline Kruse, également conseillère conjugale, confirme : "Il est de surcroît très rare que ce sujet soit exprimé comme tel au premier entretien. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'existe pas et qu'il ne soit pas masqué derrière d'autres problématiques, sexuelles par exemple."

Plus difficile d'énoncer un non-désir d'enfant pour une femme
Le plus souvent, c'est l'homme qui, à première vue, dit ne pas vouloir d'enfant. "Ceci dit, choisir un compagnon qui ne souhaite pas d'enfant n'est pas forcément anodin. On se rend parfois compte que finalement, presque à son insu, la femme ne veut pas d'enfant, explique Maryse Pascau. Mais d'une manière générale, quand un couple vient consulter, c'est plus souvent parce que l'homme n'est pas ou plus décidé." Des propos confirmés par Caroline Kruse : "Je n'ai en mémoire que deux cas où c'était la femme qui ne voulait pas d'enfant. Il serait d'ailleurs plus exact de dire qu'elle avait peur d'en avoir. Il y a encore de nos jours une pression idéologique très forte qui rend difficile pour une femme le fait d'énoncer un non désir d'enfant. Pour un homme cela semble plus facile, même si les raisons invoquées sont tout aussi compliquées."

Quant au moment de la consultation, il est très variable. Il peut survenir lorsque l'on commence à parler d'enfants, bien sûr, mais aussi parfois beaucoup plus tard. "J'ai reçu en consultation des couples dont la femme était déjà enceinte. L'un ou l'autre se rendait alors brusquement compte qu'il ne se sentait pas capable d'assumer cette grossesse et envisageait sérieusement l'avortement", raconte Maryse Pascau. La situation est alors beaucoup plus compliquée, d'autant que le couple est pressé par le temps.

Sommaire