"J'ai accouché par césarienne, sous anesthésie générale"

Maman d'un petit garçon de quatre ans, Isaure a subi une césarienne en urgence. Bien accompagnée, elle se confie sur cette expérience qui reste pour elle un souvenir positif, même s'il a d'abord été marqué par une forte appréhension. Récit.

"J'ai accouché par césarienne, sous anesthésie générale"
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En France, un bébé sur cinq naît par césarienne. Cette intervention peut être programmée aux alentours de la 39ème semaine d'aménorrhée, soit huit mois et demi de grossesse, ou réalisée en urgence. Différentes situations peuvent amener l'obstétricien à proposer une césarienne : grossesse multiple, malposition du bébé, souffrance fœtale, bébé trop gros ou encore en cas de naissance prématurée. 

Une césarienne non planifiée

Isaure a 32 ans lorsqu'elle tombe enceinte de son premier enfant. Hormis quelques nausées en début de grossesse, elle a très bien vécu sa grossesse qui n'était pas considérée comme à risque. "Je suis probablement un cas atypique parce que cela faisait neuf heures que j'étais sous péridurale lorsque l'on m'a envoyée au bloc opératoire pour subir une césarienne en urgence. Mon bébé était en détresse respiratoire et il n'arrivait pas à sortir. La péridurale ne fonctionnait plus, alors j'ai demandé une anesthésie générale", explique-t-elle. Elle se souvient d'une équipe bienveillante et à l'écoute qui a su la rassurer. "N'ayant jamais été opérée auparavant, j'appréhendais beaucoup l'anesthésie générale. Mais l'infirmière m'a demandé de compter jusqu'à trois et à deux je me suis endormie. J'ai eu la sensation de planer, c'était vraiment très agréable". Pendant l'intervention, Isaure était endormie. Elle a donc dû attendre son réveil pour faire connaissance avec son bébé. 

Une rencontre émouvante avec bébé

"L'inconvénient majeur par rapport à un accouchement par voie basse, c'est que je n'ai pas eu de contact direct avec mon enfant", regrette-t-elle. Un sentiment qui a rapidement été dissipé lorsqu'elle a vu son petit Augustin entrer dans la pièce trois heures plus tard. "J'ai trouvé la rencontre avec mon bébé très jolie. Je l'ai vu arriver de loin avec les habits que j'avais mis de côté pour lui : un joli petit pyjama que j'avais donné à l'infirmière à mon arrivée à la maternité. Je n'ai pas eu cette sensation d'avoir été coupée de mon enfant car finalement, pour moi, c'est comme si on m'avait réveillée au moment où il est sorti de mon ventre. Comme si je n'avais pas eu conscience de ce qui s'était passé pendant le laps de temps où j'étais endormie. J'ai eu un contact très facile ensuite avec mon enfant", relate-t-elle. 

Douleurs et cicatrice suite à la césarienne

"Certes, c'était un peu pénible de devoir rester allongée pendant 24 heures à cause de la cicatrice qui tirait mais cela ne m'a pas du tout empêchée de m'occuper de mon bébé. On me l'apportait, je lui donnais le sein, se souvient Isaure. De légères douleurs ont duré pendant deux ou trois jours, mais j'étais sous morphine, donc je ne garde aucun souvenir de souffrance. D'autant plus que lorsque l'on accouche par césarienne, on est vraiment très bien encadrée, le corps médical est aux petits soins. On venait me voir toutes les deux heures, ce qui avait vraiment un côté très rassurant". Quant à sa cicatrice, elle ne fait que 10 centimètres et ne l'a jamais dérangée puisque personne ne peut la voir. "Au début, elle était un peu rosée et boursouflée, mais comme n'importe quelle cicatrice, si on s'en occupe bien, il n'y a pas de raison que cela cicatrise mal. On m'avait conseillée de mettre un peu de crème cicatrisante mais j'avoue que je n'ai pas été particulièrement assidue ! Aujourd'hui, elle est blanche, toute lisse et se voit très peu. En définitive, si ma première pensée a été de considérer comme un échec le fait de ne pas pouvoir accoucher par voie basse, je garde un bon souvenir de mon accouchement et de la rencontre avec mon bébé. Si j'avais un conseil à donner aux futures mamans, c'est de dédramatiser et de ne pas stresser car la césarienne et la douleur qui s'ensuit sont très bien prises en charge", poursuit la jeune femme. 

"Pour mon deuxième enfant, j'ai accouché par voie basse"

Enfin, rassurez-vous, ce n'est pas parce que vous avez donné naissance à votre premier bébé par césarienne que ce sera forcément le cas pour le second. "Pour mon deuxième enfant, j'ai accouché par voie basse et tout s'est très bien passé. En revanche, on m'avait dit que s'il n'était pas né avant le terme, on aurait planifié une césarienne". Certes, il existe un risque de rupture utérine qui, en provoquant une hémorragie, peut entraîner des conséquences irréversibles pour le bébé. Néanmoins, cette complication demeure extrêmement rare (0,5%) et si la césarienne n'est pas motivée par une raison médicale impérieuse, l'accouchement par voie basse sera privilégié.