La pollution augmenterait les risques de fausses couches

D'après des chercheurs chinois, la pollution ambiante multiplierait les risques de fausses couches au cours du premier trimestre de la grossesse.

La pollution augmenterait les risques de fausses couches
© 123RF / Anton Estrada

Une étude réalisée par des scientifiques de l'université de Pékin et publiée ce 14 octobre dans la revue Nature sustainability met en lien l'exposition à un air pollué durant la grossesse et les risques de faire une fausse couche dite précoce (avant 3 mois). Une conclusion qui leur est parvenue après avoir étudié les débuts de grossesses de plus de 250 000 femmes à Pékin, en Chine, entre les années 2009 et 2017. Parmi elles, 17 497, soit environ 7 %, ont fait une fausse couche au cours des trois premiers mois de grossesse.

4 polluants en cause

Les chercheurs ont passé en revue différents critères pouvant potentiellement influer sur les risques de fausse couche : le niveau d'éducation, la catégorie socio-professionnelle, les lieux de résidence et de travail, ainsi que l'âge des femmes enceintes. Ils ont ensuite relevé le seuil d'exposition à la pollution atmosphérique de chacune d'elles en se basant sur les mesures de la station de surveillance de la qualité de l'air située à proximité de leur maison et de leur travail. Quatre types de polluants ont alors été passé au crible : les particules fines, le dioxyde de souffre, le monoxyde de carbone et enfin, l'ozone.

Moins de pollution, moins fausses couches ?

Selon eux, plus l'exposition à cette pollution atmosphérique est élevée, plus les femmes enceintes depuis moins de trois mois seraient sujettes à vivre une fausse couche. Néanmoins, les scientifiques ne peuvent être formels quant à ce lien de cause à effet car de multiples raisons (anomalies génétiques, maladie auto-immune de la mère, malformation de l'utérus, etc.) sont susceptibles d'expliquer ces interruptions spontanées de grossesse. Cependant, depuis 2014, le gouvernement chinois a "instauré des mesures pour réduire la pollution de l'air" et "la fréquence des fausses couches a diminué" rapporte Le Figaro. De quoi renforcer l'hypothèse de ce lien. Or, sachant que 15 à 20 % des grossesses s'interrompent au cours du premier trimestre dans les pays développés, si diminuer les expositions aux polluants n'éradique pas les risques de fausse couche liées à d'autres facteurs, il est souhaitable et conseillé de les éviter autant que possible. D'autant que de précédentes études ont déjà prouvé les impacts néfastes de la pollution sur le foetus et les risques d'accouchements prématurés.