Quels sont les symptômes des suites de couches ?

Quels sont les symptômes des suites de couches ?

Les suites de couches surviennent après la naissance d'un bébé. À la maternité et au retour à la maison, la jeune maman va vivre de nombreux bouleversements, physiques comme psychologiques. Une surveillance sera d'ailleurs mise en place très tôt, ainsi que pour le bébé. Explications avec Solenn Vinot, sage-femme.

Après un accouchement, les suites de couches s'étalent généralement sur plusieurs semaines et s'accompagnent de nombreux changements physiologiques au niveau du corps de la femme, mais aussi sur le plan psychologique. Dans certains cas, il arrive aussi qu'il y ait des complications de suites de couches, que l'équipe médicale à la maternité surveille de près. Solenn Vinot, sage-femme libérale à Nancy, nous dit tout à ce sujet. 

Que signifient les suites de couches ?

"Les suites de couches correspondent à la période qui suit la naissance du nouveau-né, après l'accouchement", nous explique la soignante. A ne pas confondre donc avec le retour de couches, qui fait référence au retour des règles après l'accouchement. Les suites de couches durent environ 6 semaines pendant lesquelles le corps de la femme enceinte va devoir se réadapter et faire face aussi à des bouleversements sur le plan psychologique.

Qu'est-ce que les suites de couches immédiates ?

"Les suites de couches immédiates correspondent aux premiers soins qui sont réalisés à la mère et à l'enfant, ainsi qu'à la surveillance du post-partum immédiat, donc dans les deux trois heures après la naissance", précise Solenn Vinot.

Comment se passe la surveillance des suites de couches ?

Après l'accouchement, une surveillance de la maman est réalisée en salle de naissance. Cette étape permet aux soignants de vérifier que l'utérus se contracte bien afin de prévenir le risque d'hémorragie, et que la tension artérielle est normale. On surveille également l'expulsion du placenta et l'état des pertes. C'est aussi à ce moment-là que la maman, si elle le souhaite, peut commencer en douceur l'allaitement et donner le sein à son enfant. Une surveillance du nouveau-né en suite de couche est aussi faite par les soignants, ainsi que ses premiers soins

Quels sont les signes qui accompagnent les suites de couches ? 

Généralement, les suites de couches s'accompagnent de plusieurs modifications physiologiques ainsi que des changements sur plan psychologique. "Certains symptômes vont durer seulement les premiers jours, notamment la gêne pour faire pipi ou les contractions utérines, mais d'autres peuvent s'étendre sur plusieurs semaines comme les pertes de sang, voire plusieurs mois, comme la fatigue. On retrouve des signes purement physiques, qui sont anatomiques" et des signes psychiques, souligne l'experte, à savoir :

  • Des contractions utérines (ou tranchées). 
  • Des pertes sanguines (lochies). 
  • Un périnée plus ou moins douloureux.
  • Des douleurs au niveau du dos. 
  • Une pesanteur pelvienne. 
  • De la fatigue.
  • Des premières mictions et selles incommodantes, ce qui peut occasionner une constipation. 
  • Des hémorroïdes, car les muscles et les veines anales ont été sollicités.  
  • Des seins sensibles. 
  • Des cicatrices pour la césarienne et pour l'épisiotomie s'il y en a eu une.  
  • Un bouleversement émotionnel.

La sage-femme tient aussi à rassurer les futures mamans sur les suites de couches. "Chaque jour, il y a une amélioration en termes de gêne, de douleurs et de récupération du corps. Les mamans le remarquent bien et nous le disent", indique-t-elle. Par ailleurs, ces symptômes dépendent aussi de chaque femme.

"Chaque jour, il y a une amélioration en termes de gêne, de douleurs et de récupération du corps de la maman."

Quelles sont les potentielles complications des suites de couches ?

La surveillance durant les suites de couches à la maternité vise aussi à contrôler les éventuelles complications qui peuvent survenir chez certaines femmes. L'équipe médicale va ainsi se pencher sur ce qu'ils appellent les suites de couches pathologiques et vérifier qu'il n'y a pas d'hémorragie, de fièvre, d'infection, de douleurs, de phlébite, de complications d'allaitement. L'état psychologique de la maman est également à surveiller pour déceler chez les femmes les plus sensibles, les risques de baby blues ou de dépression post-partum.

Chez le bébé aussi, d'éventuelles complications peuvent se déclarer, mais là encore, les soignants sont là pour surveiller de près l'état du nouveau-né à travers différents examens et agir le plus rapidement possible en cas de besoin. "Il peut y avoir un risque de jaunisse, de perte pondérale trop importante, ou encore des risques liés à l'alimentation", énumère Solenn Vinot. 

Un congé pathologique peut-il être prescrit en cas de suites de couches ?

Un congé pathologique peut être délivré à une jeune maman en cas de suites de couches pathologiques"L'arrêt pathologique peut être prescrit en post-partum, avant la reprise du travail. Car même si une maman reprend le travail pendant un jour, il ne s'agira plus d'un arrêt pathologique, mais d'un arrêt de travail classique", rapporte la soignante. Un médecin généraliste ou une gynécologue peut le prescrire, ce n'est pas le cas de la sage-femme. 

Après une césarienne, les suites de couches sont-elles plus difficiles ?

Les suites de couches après une césarienne peuvent, d'une femme à l'autre, être plus ou moins difficiles. "La plupart du temps, les suites de couches après une césarienne sont un peu plus compliquées. Le premier jour, les mamans restent souvent allongées. Du fait de la chirurgie qui a été réalisée, il y a un peu plus de surveillance et de douleurs. Elles ne peuvent pas se lever toutes seules, elles ont une sonde urinaire, une perfusion. Le papa, la deuxième maman ou la personne qui accompagne, sont aussi davantage sollicités pour s'occuper du bébé avec le change, la mise au sein, etc", développe Solenn Vinot. 

D'un point de vue psychologique aussi, cela peut être plus dur pour la jeune maman. Même si la plupart sont conscientes lors de la césarienne, la maman peut avoir du mal à accepter, car elle ne partage pas tout de suite les premiers moments avec bébé.

Merci à Solenn Vinot, sage-femme libérale à Nancy. 
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