Le valproate, désormais interdit en Europe aux femmes en âge de procréer

Le valproate est interdit aux patientes enceintes et aux femmes et adolescentes susceptibles de l'être, depuis juillet 2017. Désormais, cette mesure s'étend à l'échelle européenne.

Le valproate, désormais interdit en Europe aux femmes en âge de procréer
© Mark Adams - 123RF

En mars 2017, les produits à base de valproate de sodium - un traitement contre l’épilepsie et les phases maniaques du trouble bipolaire - faisaient déjà l'objet de contre-indications auprès des femmes enceintes épileptiques. En juillet 2017, l'Agence du médicament (ANSM) annonce dans un communiqué de presse, que les produits à base de valproate (Dépakote, Dépakine, Dépamide) sont désormais contre-indiqués aux patientes présentant des troubles bipolaires pendant la grossesse, mais également aux femmes et adolescentes en âge de procréer (sauf circonstances exceptionnelles uniquement contre l'épilepsie) et n'ayant pas de contraception efficace. Cette mesure est effective depuis le 7 juillet 2017. Ce 12 juin 2018, l'Agence française du médicament publie un nouveau communiqué précisant cette fois que la Commission Européenne étend cette décision à l'échelle européenne. Les boîtes des médicaments concernées doivent mentionner un pictogramme rappelant la contre-indication aux femmes enceintes et aux femmes et adolescentes susceptibles de le devenir. 

C'est suite à une étude sur les effets du valproate et de ses dérivés sur les femmes enceintes, menée conjointement avec la Cnamts (Caisse Nationale de l'Assurance Maladie), et après concertation avec des psychiatres que, l'ANSM a pu confirmer les risques élevés qu'engendrait la prise de cette molécule chez les femmes bipolaires. L'occasion pour l'Agence de rappeler que d'autres méthodes thérapeutiques (médicamenteuses ou non) peuvent être des alternatives dans la prise en charge des troubles bipolaires.

Une information renforcée pour réduire l'utilisation de cette molécule en cas de grossesse. Le pictogramme "contre-indiqué aux femmes enceintes" (un rond rouge barré sur une silhouette de femme enceinte), apposé sur les boîtes de Dépakote ou de Dépamide, permet ainsi d'éviter les risques de malformations du fœtus au cours de la grossesse. En effet, "les enfants exposés in utero au valproate présentent dans 30 à 40% des cas un risque de troubles graves du développement ou du comportement et/ou, dans plus de 10% des cas, un risque de malformations congénitales", rappelle l'ANSM. Enfin, les professionnels de santé ont été informés : ces médicaments pourront être prescrits seulement aux femmes bipolaires ayant recours à une contraception efficace. Les femmes déjà enceintes doivent consulter en urgence leur médecin afin d'interrompre le traitement et le remplacer par un autre médicament.