Avoir un bébé : un frein à la carrière pour près d'une femme sur deux Jeune maman, nouvelles fonctions ou éviction ?

23 % des mamans ont un poste différent depuis leur retour au travail. Un fait qu'elles attribuent, une fois encore, à leur maternité. Si 21 % des CSP – l'expriment, 26 % des CSP + et un quart des 35-49 ans soulignent ce fait (25 %). Parfois, c'est plus grave : 9 % des femmes interrogées disent avoir été licenciées en raison de leur maternité. Ce chiffre peut paraître peu élevé, mais il grimpe à 11 % chez les 35-49 ans. Toutes les catégories socio-professionnelles semblent logées à la même enseigne (10 % exprimant ce fait).

des fonctions qui changent au retour de congé maternité
Des fonctions qui changent au retour de congé maternité © Alliance - Fotolia.com

Des licenciements aux motifs masqués

Peut-être ce chiffre serait-il plus élevé si l'on prenait en compte des situations ambigües, comme l'explique Christine Jouhannaud.  " Si une femme annonce sa grossesse lors d'une période d'essai, l'employeur va souvent  dire que ses compétences ne sont pas suffisantes pour passer ce cap, mais on peut suspecter un lien entre la grossesse et le fait que cette personne ne soit pas gardée au sein de l'entreprise".
L'autre type de cas concerne les personnes en poste depuis un certain temps : " Une femme qui faisait bien son travail se voit reprocher, pendant son congé maternité voire parental, des manquements non exprimés avant : l'employeur " découvre" un travail comportant des erreurs, les reproches arrivent, tout cela pour justifier un licenciement. La femme peut penser, souvent à juste titre, que la maternité est à l'origine de son licenciement. Mais il est habillé par des fautes. Les reproches ne tiennent pas, sont non fondés. Avec les éléments de l'enquête, nous pouvons alors établir que la grossesse ou l'absence a conduit l'employeur à se séparer de la personne". Des motifs masqués auxquels le Défenseur des droits a souvent affaire :  " Nous avons eu 150 réclamations en 2012 au siège sur l'année : 3/4 d'entre elles concernant le licenciement ou le non renouvellement de contrat. Souvent, ces personnes ont également saisi les Prudhommes. Nous apportons une aide pour éclairer le juge par notre analyse de la situation. Et nous obtenons de beaux succès en la matière", explique Christine Jouhannaud, avant de souligner : "L'aspect judiciaire est important, il a une vocation pédagogique, il fixe le droit. Il faut passer par ce travail d'analyse devant les tribunaux".

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