La méthode Montessori : pourquoi on dit oui !

Pour SOS Éducation, Patricia Spinelli est revenue longuement sur le parcours de Maria Montessori, médecin et pédagogue italienne du début du XXème siècle. Cette femme a littéralement consacré sa vie à l’étude de l’amélioration du potentiel humain en observant le développement naturel des enfants dès leur naissance. Sa méthode éducative nait réellement entre 1907 et 1910 lorsqu’elle crée à San Lorenzo, quartier défavorisé de Rome, une école d’un nouveau genre "La Casa dei Bambini" (La maison des enfants). Elle y instaure de nouvelles règles de vie pleines de bon sens pour les 3-6 ans dont l’installation d’un lavabo à l’entrée de l’école pour que les enfants se lavent les mains avant d’y entrer, l’équipement de tables et de chaises à leur hauteur et l’apprentissage de la lecture grâce à des lettres rugueuses que les enfants peuvent toucher. C’est d’ailleurs avec ces lettres manipulables que Montessori devient internationalement reconnue et que sa méthode séduit. 

L’éducation Montessori se veut être une éducation au service du développement de la vie chez chaque enfant. Pour Montessori, la société en demande trop et trop tôt aux enfants. Il faudrait leur laisser plus de temps pour s’adapter en favorisant leur autonomie dans l’apprentissage. Concrètement c’est l’école qui doit s’adapter aux enfants et non le contraire. Se focalisant sur les enfants dès leur naissance,  Maria Montessori conclut qu’ils sont, dès 18 mois,  en demande d’imitation de la vie réelle. Ainsi, il faut leur apporter du matériel de la vie quotidienne mais adapté à leur taille. Par exemple, dans une même journée, un enfant "montessorien" va cuisiner du pain mais pourra également faire la vaisselle, le ménage, du jardinage, du bricolage, tout en choisissant également des activités plus classiques par la suite.    Grâce à cette méthode, les enfants arrivent à mieux organiser leurs pensées, ils sont visiblement épanouis, autonomes et surtout libres d’aller vers telle ou telle activité dans un cadre bien défini. La règle de base est la suivante : l’enfant apprend seul en sélectionnant instinctivement son activité. C’est réellement l’enfant qui choisit et l’éducateur intervient le moins possible. L’enfant est toujours encadré de manière bienveillante et doit pouvoir aller vers toutes les activités à la fin de l’année. 

Au sein d’une école Montessori, l’enfant se construit dans le mouvement, non chaotique, mais ayant un but très précis. Pour Montessori, un enfant qu’on empêche de bouger est un enfant qu’on empêche de penser ! Dans le même sens, un enfant doit pouvoir toucher les objets pour apprendre à s’en servir.  Mais tout a une place bien spécifique et l’ordre est primordial. Le matériel Montessori est désormais, pour la plupart des objets, accessible à tous : boite à odeur, pot thermiques, lettres rugueuses, tour de cubes roses … Ce matériel doit cependant répondre à quelques critères montessoriens. Selon Patricia Spinelli, "il doit isoler un paramètre (une couleur, une forme, une odeur), toujours être en un seul exemplaire dans la classe (par exemple une seule cuisinière comme dans la vraie vie),être esthétique et être fondé sur le système métrique pour préparer indirectement aux mathématiques et à l’écriture". Pour les plus doués d’entre-nous, le matériel peut même se fabriquer avec les objets du quotidien. Finalement, la règle primordiale de la pensée montessorienne est de laisser le plus possible son enfant découvrir par lui-même. En d'autres termes,  lui donner la chance d’être instruit, autonome, libre et heureux.