Voyage autour de ma salle de cours

A l'instar de Joseph de Maistre, point n'est besoin, parfois, de sortir d'une pièce pour faire le tour du monde. Ou presque...

D'un pays au reste du monde

Du Collège de France, à l'Ecole des Jeunes de Langues, puis l'Ecole spéciale des Langues Orientales, à l'INALCO – Institut National des Langues et Civilisations Orientales – plus connu sous le nom de Langues O, l'enseignement de langues dites rares s'est fortement étoffé au cours des siècles. Il reposait sur le besoin en diplomates et interprètes polyglottes, dont en turc, pour entretenir les relations avec la Sublime Porte.

Depuis deux ans, les Langues O ont quitté les petits salons aux plafonds peints des étages supérieurs de l'immeuble de la rue de Lille. Fini les cours éparpillés à Censier, Clichy, Asnières, la Sorbonne et ailleurs. Désormais, ils se déroulent dans le 13e arrondissement.

Et le voyage continue, à travers 93 langues et civilisations. Un voyage inoubliable, sans quitter ses salles de cours.

Langues, civilisations et plus si affinités

L'enseignement n'est pas uniquement concentré sur les langues, mais concerne également la civilisation : littérature, histoire, géographie, art, institutions, politique, économie, société, relations internationales, interculturel, linguistique, ethnologie, traduction, communication, informatique multilingue, français langue étrangère.

Les cours sont généralement donnés par des professeurs natifs. D’Europe Centrale et Orientale, d'Asie, d'Océanie, d'Afrique et des Amériques, l'éventail est si large qu'il faudrait plusieurs vies pour étancher sa soif de connaissances.

Des échanges avec des pays étrangers, des cours du soir, des évènements culturels, des colloques, l'actualité y est riche et mondiale. Elle est d'ailleurs à découvrir lors des journées portes ouvertes de ce samedi 6 avril 2013.

Le turc, d'hier à aujourd'hui

Depuis l'origine, le turc est l'une des langues qui continue à y être proposée. L'enseignante du laboratoire multimédia est particulièrement sensible aux difficultés, peu nombreuses, qui piègent les francophones. «En fait, mes étudiants ont souvent du mal avec le «r» qui n'est pas guttural, le «i» sans point et les g. L'un se prononce comme en français, dans «gare», donc pas de problème, mais l'autre est mou et muet. Par exemple «dag – la montagne» se prononce «da» avec un «a» long. Ils n'entendent pas toujours cet allongement de la voyelle et écrivent un «h» à la place du «g». Mais ce n'est pas une langue difficile pour les francophones.»

Sur une centaine d'inscrits en 1ère année, la moitié se présente aux examens et on compte environ 200 étudiants jusqu'au Master 2.

Même si certains professeurs pourraient changer de métier sans léser leurs étudiants, d'autres sont remarquables. Cette chronique est un humble remerciement pour leurs cours passionnants.