Un blob comme cadeau de Noël ?

Cet organisme unicellulaire, quasi immortel, semble être la tendance du moment. Certains parents comptent en offrir un à leur enfant en guise de cadeau de Noël. Une entreprise française commercialise même des coffrets contenant deux souches du blob.

Un blob comme cadeau de Noël ?
© CHRISTELLE GARRIC/ZEPPELI/SIPA

Le blob, nouveau cadeau tendance de Noël ?

Depuis que le blob a été emmené à bord de l'ISS avec Thomas Pesquet et que les élèves français ont poursuivi des expérimentations à l'école, cette espèce fascinante est devenue tendance. Certains parents ont prévu de l'offrir comme cadeau de Noël à leurs enfants. A la recherche d'une idée originale, pédagogique, ludique et scientifique ? Blobshop, une entreprise située dans le sud de la France propose des coffrets de Noël originaux, contenant deux souches de blob (Badhamia et Ava), pour la somme de 39 euros.  On y trouve de l'avoine, de l'agar agar, une pipette, une spatule ainsi qu'une petite pince pour nourrir le blob et l'aider à grandir. "Il y a vraiment une dimension très, très ludique. On ne sait pas comment le blob va réagir, il y a plusieurs espèces donc ils se déplacent différemment, ne mangent pas la même chose, ils ont des caractères différents donc il y a tout à étudier là-dessus", a expliqué le fondateur de Blob Shop, Arnaud Peyron sur France Inter. Fort de son succès, l'entreprise est souvent en rupture de stock.

Qu'est-ce que le blob ? Pouquoi cette espèce fascine-t-elle les scientifiques ? 

Le blob n'est ni un animal, ni un champignon, ni une plante : il fait partie de la classe des myxomycètes. Son vrai nom est physarum polycephalum. Cette espèce unicellulaire défie les lois de la biologie ! Dépourvu de cerveau, le blob présente pourtant des comportements intelligents. Il ne possède pas de pattes, d'ailes ni de nageoires, et peut pourtant se déplacer. Il est capable d'anticiper un changement de son environnement climatique, de trouver un chemin plus court pour sortir d'un labyrinthe, il peut même apprendre. Autre caractéristique impressionnante du blog : il est presque immortel, ne craint ni la lumière, ni la sécheresse et si les conditions ne lui sont pas favorables, il entre en hibernation pour survivre et possède plus de 700 sexes différents. Cette espèce qui intrigue les scientifiques serait apparue il y a un milliard d'années. 

 

"Derrière le blob, la recherche"

Après les expérimentations autour du blob dans les écoles, le CNRS a lancé, en octobre dernier, un projet de science participative intitulé Derrière le blob, la recherche. 10 000 volontaires, dès l'âge de 8 ans, pouvaient prendre part à un projet de recherche sur  les effets du changement climatique sur le blob. Pendant une durée d'une semaine à un mois, en fonction des disponibilités de chacun, les candidats avaient pour mission d'hydrater et de nourrir un blob et une espèce cousine à leur domicile. Ils sont invités à faire varier les températures et les durées d'exposition afin de simuler des vagues de chaleur et relever des données. Ces dernières seront ensuite collectées par l'équipe du Centre de recherches sur la cognition animale-CBI (CNRS/UPS). Ce projet a deux objectifs : sensibiliser les participants à la mise en place d'une étude scientifique et leur permettre de participer à une expérience unique. 

Elève ton blob : les expérimentations dans les écoles

Les expérimentations autour du blob avaient lieu du 11 octobre au 19 octobre dans plus de 4500 classes de France avec l'opération "Elève ton blob". Les élèves du CE2 à la Terminale ont ainsi pris part à une expérience inédite, orchestrée par le CNES (Centre national d'études spatiales), situé à Toulouse, et Thomas Pesquet depuis l'espace. L'objectif de cette opération : comparer le comportement du blob sur Terre et dans l'espace, en apesanteur. A la rentrée des classes, les enseignants ont reçu des "blobs kits" pour démarrer les élevages de cette espèce composée d'une seule cellule, ayant une forme de vie animale étonnante. Chaque établissement a reçu 4 blobs déshydratés, petit à petit réhydratés et étudiés, nourris, pour que les élèves puissent voir comment ils grandissent. De son côté, Thomas Pesquet, qui a décollé le 23 avril à bord du "Crew Dragon" de SpaceX dans le cadre de la mission baptisée Crew-2, pour une mission de six mois, avait emporté avec lui des blobs sous forme déshydratée. Elèves, enseignants et astronautes ont alors cherché à comprendre comment ce spécimen, ultra résistant aux conditions terrestres, réagit dans l'espace, s'il est capable de se développer malgré l'apesanteur par exemple. Les scientifiques les utiliseront pour diverses expériences. L'une d'elle consistera à réveiller un blob (en lui remettant de l'eau) et à le photographier pour capturer chaque étape de son évolution. 

Thomas Pesquet élève un blob à bord de l'ISS

L'astronaute français en avait parlé sur son compte Instagram lors du lancement de la mission, expliquant ce qui allait être fait une fois dans l'espace, non sans une certaine dose d'humour, évoquant tous les scénarios extraordinaires déjà racontés dans divers films d'horreurs. "Ça fait un moment que je n'ai pas parlé de recherche scientifique et pourtant, c'est le but de la Station spatiale ! J'essaierai de décrire les expériences qu'on y réalise... même si parfois, c'est compliqué y compris pour nous de les comprendre" a-t-il plaisanté. "Il y en a une qui m'amuse, c'est d'élever un blob dans l'ISS. Au-delà de me rappeler un film d'horreur qui était déjà vieux quand j'étais jeune, c'est un organisme fascinant, ni animal ni végétal ni champignon, sans cerveau, et pourtant il est capable d'apprendre, de chercher sa nourriture, et même de communiquer (au final un peu les mêmes compétences qu'un astronaute). On va en élever quelques-uns dans la station... en essayant de ne pas trop penser aux scénarios de films catastrophe que ça évoque."