L'obésité infantile a été multipliée par 10 en 40 ans

Actuellement dans le monde, 6 % des filles et 8 % des garçons sont obèses. Par ailleurs, le nombre d'enfants en sous-nutrition reste également très important. Des résultats inquiétants révélés dans une étude britannique.

L'obésité infantile a été multipliée par 10 en 40 ans
© Kwanchai Chai-udom - 123RF

Le nombre de jeunes, de 5 à 19 ans, en surcharge pondérale a explosé depuis quarante ans, selon une enquête portant sur plus de 30 millions d'enfants issus de 200 pays et publiée mercredi 11 octobre dans la revue médicale The Lancet. Cette étude, conduite par l'Imperial College de Londres et l'Organisation mondiale de la Santé nous éclaire sur les tendances mondiales actuelles en matière d'indice de masse corporelle, d'insuffisance pondérale, d'embonpoint et d'obésité. Résultats.

Des inégalités sociales face à l'obésité. En 2016, l'obésité concernait 5,6 % des filles et 7,8 % des garçons, contre respectivement 0,7 % et 0,9 % en 1975 : des chiffres qui ont quasiment été multipliés par dix en quarante ans. En France, 1,7 million d'enfants sont en surpoids, soit un enfant sur cinq et 450 000 sont obèses. Par ailleurs, "si les pays riches arrivent à limiter ce phénomène", les régions défavorisées semblent "être les plus touchées par l'obésité infantile", précisent les auteurs de l'étude qui indiquent notamment qu'"aux Îles Cook en Polynésie, plus de 30 % des 5-19 ans sont obèses" et qu'"aux États-Unis, en Arabie Saoudite ou encore à Puerto Rico, ce chiffre dépasse les 20 %". Pour freiner la hausse de l'IMC moyen dans le monde, "des initiatives spécifiques des gouvernements, des groupes communautaires et des écoles doivent être mis en place pour sensibiliser le jeune public au surpoids et à l'obésité", plaide le Pr. Majid Ezzati, principal auteur de ce rapport avant d'ajouter "qu'il y a un besoin perpétuel de politique en faveur d'une meilleure alimentation, de produits plus sains et riches en nutriments (tels que les céréales complètes, les fruits et les légumes frais) et ce, particulièrement dans les régions défavorisées".

La maigreur, autre fléau. Si le nombre d'enfants et d'adolescents en insuffisance pondérale a diminué très légèrement depuis 1975 (de 0.8 % pour les filles et de 2.4% pour les garçons), il reste encore très haut "dans certaines régions du monde comme en Asie du Sud, du Sud-Est, en Afrique du centre, de l'Est et de l'Ouest", dans lesquelles "192 millions d'enfants sont en sous-poids modéré ou sévère", d'après l'enquête. Si la malnutrition est encore très importante, l'obésité juvénile, particulièrement associée à des risques accrus de maladies cardiovasculaires et de diabète, devrait surpasser l'insuffisance pondérale d'ici 2022 selon les auteurs de l'étude.