La campagne sur l'autisme ne fait pas l'unanimité

Alors que l'association SOS Autisme vient de lancer une campagne de sensibilisation à l'autisme, c'est au tour du ministère de la Santé de dévoiler son clip tourné à l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme qui se tiendra le 2 avril prochain. Si ce film a pour objectif de faire davantage connaître ce trouble complexe, il est au cœur d'une toute autre polémique.

Un clip sur l'autisme sans autiste… Dans cette vidéo, Elliot, un garçon autiste de 7 ans, profite de ses vacances scolaires pour participer à un stage de théâtre. Si ses parents sont inquiets de le voir s'essayer à cet exercice, ils sont rapidement rassurés. Elliot est en effet devenu le scénariste de la troupe et s'est même inspiré de sa propre vie pour participer à l'élaboration de la pièce. Le problème est que le petit garçon qui joue le rôle d'Elliot n'est pas autiste mais comédien…

Des réactions qui ne se sont pas fait attendre. Même si ce clip, diffusé dans 80 cinémas en France métropolitaine, "part d'un bon sentiment", il n'a pas convaincu la présidente de l'association SOS Autisme. "Ça va à l'encontre de ce qu'on essaie de défendre. On n'a plus le droit de confisquer la parole des personnes autistes", a en effet contesté Olivia Cattan à Metronews ajoutant qu'elles "sont capables de tout, de s'exprimer, de jouer la comédie, de comprendre un texte". Le réalisateur du court-métrage, Nicolas Humbert, a cependant assuré : "nous avions besoin de filmer une crise assez musclée. Il était inimaginable de déclencher volontairement une crise chez un enfant autiste. Nous aurions dû le mettre en souffrance". Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre les exclusions, a quant à elle affirmé dans un tweet que "ce film a été fait en concertation avec les associations".

Un nouveau site Internet. Le ministère de la Santé a par ailleurs annoncé dans un communiqué le lancement d'un site Internet gouvernemental dédié à l'autisme à partir de septembre 2016. Porté par le gouvernement, il présentera notamment les signes et les caractéristiques de ce trouble, "permettra d'accéder à l'état des connaissances actualisées et validées sur l'autisme" et "informera sur les modes d'accompagnement recommandés, […], sur les dispositifs d'accompagnement, d'inclusion".