Plagiocéphalie : que faire si bébé a la tête plate ?

La plagiocéphalie ou syndrôme de la tête plate est plutôt fréquente chez les nouveau-nés. Les autorités de santé recommandent tout de même de continuer à coucher bébé sur le dos, ce qui peut accentuer une déformation passagère de la tête de bébé. Que faire ?

Plagiocéphalie : que faire si bébé a la tête plate ?
© innavlasova-123rf

Dès la naissance, il est recommandé de coucher bébé sur le dos pour éviter les risques de mort subite du nourrisson. Mais cette position peut parfois engendrer une déformation du crâne de bébé, que l'on appelle la plagiocéphalie, ou le syndrome de la tête plate. D'ailleurs,  la plagiocéphalie est plutôt courante puisqu'elle concerne près de 20% des enfants. Voici quelques conseils ainsi que les recommandations de la HAS sur le syndrôme de la tête plate chez le bébé.

Qu'est-ce que la plagiocéphalie ?

La plagiocéphalie, ou syndrôme de la tête plate chez le bébé, est la déformation de la forme du crâne du nourrisson, dûe à sa position lorsqu'il dort. La tête d'un bébé étant très malléable, le couchage sur le dos peut parfois provoquer des déformations de son crâne, notamment de l'os occipital dès les premières semaines de vie, voire dès la naissance.

Comment éviter que bébé ait la tête plate ?

Le crâne de bébé ne doit pas être sur la même zone d'appui trop longtemps, et ce dès la naissance. Lorsque l'enfant est couché sur le dos, sa tête va tomber spontanément d'un côté. Le bébé ne pouvant pas tourner lui-même sa tête, c'est aux parents de la lui tourner régulièrement de manière à alterner les côtés gauche et droit. Si le nourrisson est placé sur le côté, il faut là aussi penser à alterner les côtés droit et gauche. Cela est aussi valable lorsque bébé tète, qu'il est dans son porte-bébé, sa poussette… Enfin, pensez aussi à choisir un matelas ferme pour le lit de bébé.

Les recommandations de la Haute Autorité de Santé pour prévenir la plagiocéphalie

En janvier 2021, la Haute Autorité de Santé a publié quelques conseils à destination des parents pour éviter la plagiocéphalie, tout en insistant sur le fait de continuer à coucher bébé sur le dos pour dormir.

Quand bébé dort

  • Coucher bébé sur le dos. La HAS rappelle que la meilleure position pour coucher bébé est sur le dos, car c'est la seule position sûre pour éviter le syndrome de mort inattendue du nourrisson (SMIN). 
  • Rien ne doit être placé dans son lit : on oublie donc les coussins, peluches, doudous et autres jouets qui représentent un risque d'étouffement.
  • Pas de réducteurs de lit, cale-tête ou cale-bébé, pour permettre à votre enfant de bouger librement dans son lit.
  • La HAS recommande enfin de ne pas utiliser de tour de lit, pour que l'enfant puisse regarder dans toutes les directions.

Quand bébé est éveillé

  • Quand il est réveillé, variez ses positions au sol. Lorsque l'enfant est réveillé, il est conseillé de le laisser libre de ses mouvements, "pour éviter qu'il n'appuie sa tête toujours du même côté." Il faut que son cou soit mobile, "y compris sur le ventre lorsqu'il est éveillé et à condition qu'il soit surveillé". Il faut varier les postures du nourrisson et l'encourager à faire des rotations spontanées de la tête "grâce à des sollicitations sensorielles (tactiles, visuelles, auditives)".
  • Disposez ses jouets autour de lui. Lorsqu'il est éveillé, il est recommandé de l'installer sur un tapis ferme, au sol, avec jouets autour de lui, et d'éviter "les arches de jeu et les mobiles qui vont fixer son attention en un endroit unique."
  • Pas de cale-tête ou coussins anti-tête plate. La Haute Autorité de Santé indique que les cales-tête, les siège-coques et les coussins anti-tête-plate sont à éviter, puisqu'ils empêchent le bébé de bouger librement. 
  • Positionnez bébé sur le ventre pendant le change, de manière progressive, pour l'aider à se muscler le cou et le dos. En le prenant régulièrement dans vos bras, bébé s'habitue aussi à trouver la bonne posture.
  • Pendant l'allaitement ou  la tétée : changez régulièrement de bras, cela permettra à votre enfant de tourner naturellement sa tête vers vous.
  • Matériel de puériculture : il est conseillé de limiter au maximum le temps passé dans un transat, un cosy, un baby relax et n'utilisez les sièges-coques que pour les trajets en voiture.

"Quand bébé est éveillé, disposez ses jouets autour de lui afin de l'inciter à regarder sur les côtés".

Fiche-has-plagiocéphalie

Quelles sont les causes d'une plagiocéphalie ?

Lorsque la pression s'exerce de manière asymétrique à droite ou à gauche sur l'arrière du crâne, le crâne du nourrisson s'aplatit d'un côté. Il arrive aussi que l'ensemble de l'arrière du crâne soit uniformément déformé. Dans ce cas, on parle de brachycéphalie. Dans tous les cas, la tête perd son arrondi naturel. Mais rassurez-vous, si la déformation du crâne est inesthétique, elle est généralement passagère à condition toutefois de la prendre en charge le plus tôt possible. Lors des consultations chez le pédiatre, celui-ci contrôle régulièrement la forme du crâne du bébé. En cas de déformation, il existe des conseils simples pour pouvoir rapidement réagir.

Quelles sont les conséquences de la plagiocéphalie chez le bébé ?

"La plagiocéphalie peut conduire à des complications mécaniques, sur le plan maxillo-facial ou cervico-brachial, voire cognitives", précise la HAS. Par ailleurs, c'est vers l'âge de 5/6 mois que la malléabilité du crâne de l'enfant diminue et que la déformation crânienne est bien fixée. Si une déformation légère restera peu visible, une déformation plus importante risque de rester visible. En plus de l'esthétisme, il peut y avoir des conséquences mécaniques si la déformation crânienne n'est pas prise en charge (troubles ORL, problèmes de dos ou encore torticolis...). 

Faut-il consulter un kiné en cas de plagiocéphalie chez le bébé ?

Votre enfant présente un torticolis ? Vous avez remarqué que sa tête penche d'un côté ? Parlez-en à son pédiatre afin qu'il vous prescrive quelques séances avec un kinésithérapeute ou un ostéopathe.

Sources : Prévenir la plagiocéphalie sans augmenter le risque de mort inattendue du nourrisson, HAS, 5 mars 2020
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