5 trucs à savoir sur les ados Un besoin de rébellion ?

tosu les ados ne se rebellent pas.
Tosu les ados ne se rebellent pas. © JackF - Fotolia.com

Un sentiment d'insécurité

Tout d'abord, tous les ados n'ont pas besoin de rébellion. Psychiatre et psychanalyste, le professeur Philippe Jeammet est l'un des plus grands spécialistes français de l'adolescence. Il nous éclaire sur le sujet : "un adolescent a besoin d'échanger et de se nourrir pour s'épanouir dans trois domaines principaux : le corps (ndlr : en pleine mutation),  le développement de ses compétences par l'apprentissage et le développement de sa sociabilité".

Or le professeur Jeammet fait état d'un paradoxe, fil rouge de la réflexion qu'il mène dans son ouvrage "Pour nos ados, soyons adultes".  Le spécialiste précise : "L'humain atteint une conscience réflexive. Il sent qu'il a besoin de se nourrir des autres, et le ressent comme une menace pour son besoin d'autonomie. Au moment de l'adolescence, ce sentiment est démultiplié. L'adolescent a peur d'être abandonné et en même temps, peur de l'intrusion de ses parents. C'est ce qu'il traduit dans son fameux "tu me prends la tête". Si on ne regarde pas assez un ado, il pense qu'on ne s'intéresse pas assez à lui, mais sitôt qu'on le regarde, cela crée de l'inquiétude chez lui ("Si tu me regardes, qu'est-ce qu'elle a ma tête ?"). L'ado ne sait pas qu'il a en réalité une attente de reconnaissance très forte".

Le professeur explique que l'adolescence est le lieu de l'affirmation de sa différence : si l'ado a suffisamment confiance en lui, s'il est sûr de lui, alors le tout se déroule sans problème. Plus il se sent en insécurité, plus le besoin qu'il a de reconnaissance peut être ressenti comme une menace.

En fait, plus un ado va bien, moins il a besoin de rébellion. De même, si un ado parle peu aux adultes, cela cache en réalité une grosse attente. Comment réagir à cela ? "Il ne faut pas le laisser s'enfermer", reprend le professeur Jeammet. "Parfois, lorsque l'on a attendu, les parents peuvent ne pas pas être les mieux placés pour parler. Mieux vaut une prise de distance, par le biais d'un frère, d'une sœur, d'un oncle... parfois aussi, s'éloigner physiquement permet de mieux se retrouver, avec plus de plaisir. L'internat peut alors apparaître comme une bonne solution".

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