"Ma priorité, c'est Zohra" "Ma mère a joué un rôle crucial dans mon équilibre"
Quand votre mère tombe malade, encore une fois, vous ne montrez pas votre douleur...
Rachida Dati : Je ne voulais surtout pas l'inquiéter. J'avais demandé au personnel médical de ne pas lui dire qu'elle avait un cancer. Ils ont vraiment joué le jeu. Elle me disait : "Je ne serai pas là à vie, il faut que tu te prépares ". C'était atroce. Je n'arrivais pas à l'intégrer. Le moment le plus douloureux, c'est quand elle a perdu ses cheveux, ses sourcils lors de sa chimiothérapie. J'essayais aussi de protéger mon père. Moi-même, j'étais convaincue qu'on allait s'en sortir. J'ai toujours tout réussi à vaincre, il n'y avait pas de raison. Mais je n'ai pas réussi à la garder en vie.
Vous l'avez vécu comme un échec ?
R.D. : Ce n'était pas un défi personnel, c'est plus grave que ça. Elle était jeune. Elle avait à peine 60 ans. Je trouvais cela tellement injuste.
Quelles étaient vos relations ?
R.D. : Une relation tendre pleine d'amour, de respect.
Elle vous disait aussi de profiter de la vie... Quelles leçons en avez-vous tiré ?
R.D. : Elle me disait : "Ça te prend tellement d'énergie de vouloir essayer d'obtenir quelque chose à tout prix ! Si ça ne marche pas, ne force pas les choses, n'abîme pas ta santé". Elle n'avait pas tort.