Débat de l'entre-deux tours : à savoir (que vous regardiez ou pas)

Questions "écrémées", 2m50, Température, Tirages au sort, Point commun avec DALS... Dans quelques heures, les Français verront Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'opposer lors du débat de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle. Alors que TF1 et France 2 ont réglé le moindre petit détail de cette soirée, Léa Salamé et Gilles Bouleau sont en stress...

Débat de l'entre-deux tours : à savoir (que vous regardiez ou pas)
© Léa Salamé et Gille Bouleau © CHRISTOPHE CHEVALIN

Le débat de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle est un rendez-vous attendu par une partie des Français… et redouté par les candidats. Une préparation de titan est mise en place par les chaînes de télévision pour donner aux électeurs les réponses aux questions qu'ils se posent et les aider à faire leur choix. Cette année, ce sont Léa Salamé et Gilles Bouleau qui ont été désignés par TF1 et France 2 pour arbitrer à 21h le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Mais saviez-vous que chaque petit détail de cette soirée devait être réglé au millimètre près? Choix des sujets, temps de parole, température en plateau, distance entre les candidats, tirages au sort… Secrets des coulisses du débat de l'entre-deux tours. 

Les questions de Gilles Bouleau et Léa Salamé validées

Les journalistes doivent soumettre leurs questions en amont, aux directeurs de TF1 et France 2, afin que ceux-ci effectuent un "écrémage" et les rendent "plus neutres".

Les animateurs du débat ne doivent pas se contenter de préparer leurs questions. Des répétitions en bonne et due forme sont nécessaires. "Nous sommes en pleine répétition avec Gilles Bouleau. On a bossé pour peaufiner les questions et l'ordre des questions, comment poser les questions qui soient les plus plates possibles", a expliqué Léa Salamé au micro de RTL. Et d'expliquer: "C'est vraiment pas un moment où il faut la ramener, c'est vraiment un exercice de sobriété et d'humilité. On est au service des Français pour poser les questions qu'ils se posent et pas briller. C'est un travail de modérateur".

Nathalie Saint-Cricq : sa peur en 2017

En 2017, lors du débat qui opposait également Emmanuel Macron à Marine Le Pen, Nathalie Saint-Cricq était à l'époque la modératrice de ce rendez-vous avec Christophe Jakubyszyn. La journaliste, qui était anxieuse, s'était préparée à cet exercice en approfondissant ses connaissances sur les sujets qui préoccupent les Français. "J'ai peur et je me demande: j'ai peur de quoi ? D'être ridicule. D'avoir un trou. (...) J'avais peur que Marine Le Pen m'interpelle: 'Vous savez ce qu'est le revenu d'un agriculteur?' Alors ma panique devenait l'agriculture", avait expliqué la journaliste à Vanity Fair.

Pour les journalistes, pas question d'improviser outre-mesure. "Tout est extrêmement chronométré et millimétré. Tous les détails sont vissés avec les conseillers des candidats", a expliqué Léa Salamé au micro de RTL.

Cette année, le débat sera divisé en "sept ou huit chapitres". Le pouvoir d'achat, la retraite, la guerre en Ukraine, la sécurité, l'Europe, l'environnement, l'éducation ou encore l'immigration seront mis sur la table.

Le pouvoir d'achat et Marine Le Pen en premier

Après tirage au sort, il a été décidé que le premier sujet évoqué par les candidats serait le pouvoir d'achat

Un autre tirage au sort a été effectué pour désigner quel serait le candidat qui prendrait la parole en premier. Il s'agira de Marine Le Pen.

Les candidats pourront parler de chaque sujet pendant vingt minutes. Chacun d'eux disposera de 1min30 pour l'introduction et de 2 minutes pour conclure.

Une charte qui encadre les règles et les détails de ce rendez-vous a été signée par les candidats, la veille du débat, à l'Arcom, le nouveau CSA. 

A la réalisation, c'est Didier Froehly qui est en charge. Celui-ci a notamment réalisé des émissions comme Vendredi Tout Est Permis, Danse Avec Les Stars ou encore les NRJ Music Awards.

Halte aux plans de coupes

Cette année, les plans de coupe seront utilisés avec modération. En 2017, Marine Le Pen n'avait guère apprécié être filmée pendant qu'elle consultait ses fiches ou remplissait son verre d'eau. "Je leur ai proposé de limiter ces plans quand un candidat tient le regard de son adversaire. On pourra voir un petit sourire narquois ou un signe d'agacement. Mais on ne cherche pas à les piéger", a précisé Didier Froehly au Parisien.

Le réalisateur du débat a expliqué au micro de France Inter que le plateau aurait la forme d'un "grand cube de 2000 mètres carrés" où se trouve "un cercle de 16 mètres de rayon, un écran de 33 mètres de large, 148 mètres carrés, 9000 pixels en 4K".

Sur le plateau, les candidats se feront face, assis chacun à un bureau, tout comme les journalistes. "Pas de tabouret de bar du type assis/debout. Des petits bureaux à une hauteur de chaise traditionnelle", a détaillé Didier Froehly.

Du bleu, 2m50 et 19 degrés

L'arrière-plan sera principalement coloré de bleu foncé.

La température en plateau, également prévue à l'avance, sera de 19 degrés. Il n'y aura pas de climatisation individuelle. En 2007 par exemple, Nicolas Sarkozy avait réglé sa climatisation à 18 degrés, et Ségolène Royal, à 22 degrés.

Les candidats seront séparés par 2,5 m de distance. Les journalistes, eux, seront installés à 4m d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Comme l'a décidé le tirage au sort, Marine Le Pen sera installée à droite, tandis qu'Emmanuel Macron sera assis à gauche.