Une journée sur le tournage d'Emma Bovary à Gerberoy... On vous raconte

Nous voilà transportés au milieu du XIXe siècle. La pharmacie Homais qu'évoque Flaubert dans Madame Bovary trône au milieu du décor, une immense charrette attire le regard des badauds et quelques acteurs et autres figurants grimés et déguisés en costume d'époque déambulent en attendant d'entrer en scène (littéralement). Nous sommes enfin arrivés à Gerberoy, charmant village de Picardie. "C'est l'un des plus beaux villages de France", nous assure le directeur de production Emmanuel Libermann. Le mois d'août n'est pas arrivé à son terme et pourtant, le ciel est couvert de nuages et de fines gouttes de pluie commencent à tomber. Pas de quoi déstabiliser l'équipe du film. Tous sont conscients qu'ils tournent un long-métrage percutant pour une occasion bien particulière. Emma Bovary est diffusé le 13 décembre à 21h05 sur France 2.

Emma Bovary : un autre regard sur le classique de Flaubert

Pour célébrer le bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert, le réalisateur Didier Bivel propose de poser un regard différent sur le grand classique roman Madame Bovary. Dans son téléfilm, il relate le procès de Gustave Flaubert, jugé pour outrage aux bonnes mœurs après la publication de son ouvrage, et raconte en parallèle l'histoire d'Emma Bovary, brillamment campée par Camille Métayer. 

En cette matinée pluvieuse, les scènes se tournent à l'intérieur du salon des Bovary. Thierry Godard et Camille Métayer entrent en scène, suivis de Dominique Pinon et Julien de Saint-Jean, qui campent Homais et Léon. Pendant ce temps, le père de Thierry Godard assiste religieusement au tournage. "Je suis fier de mon fils", confie-t-il, ému. Lui aussi est captivé par l'aisance qu'a Camille Métayer face à la caméra. Il faut dire que la jeune femme, venue du théâtre, joue son premier rôle à l'écran. "Elle ira loin, c'est sûr", commente le père de Thierry Godard.

Camille Métayer "terrifiée" par ses "scènes compliquées"

A l'heure du catering, personne n'enlève son costume, mais des bavoirs jetables sont distribués aux acteurs afin de ne pas paraître à l'écran salis par une malencontreuse tache de gras. On se croirait dans un tableau anachronique dans lequel le plat typique du milieu du XIXe siècle serait le steak-frites. A table, cela parle cinéma, télévision, cela discute de l'œuvre de Flaubert… Puis, il est temps de se remettre en selle (pas littéralement, puisque les scènes où Emma Bovary galope à cheval avec Rodolphe, joué par Grégory Fitoussi, ont déjà été tournées).

Cette fois, Camille Métayer tourne avec Julien De Saint Jean au coin de la cheminée. En quelques secondes, elle doit faire jaillir moult émotions, l'excitation, l'intrigue, la séduction, la peur. "Il y a beaucoup de scènes compliquées", nous assure Camille Métayer, qui a dû notamment tourner une scène d'accouchement et de multiples scènes d'amour. Un véritable baptême du feu pour cette actrice qui n'a pas l'habitude des plateaux de tournage: "C'est terrifiant, on a très peu de temps et cela va vite. Il faut prendre ses marques, mais j'apprends beaucoup". Pour se préparer à ce rôle, la comédienne a "pris du temps seule" et "beaucoup rêvé". Nous aussi, en rentrant à Paris pour replonger dans notre routinier XXIe siècle, l'on se prend à rêver d'un autre temps…