Thomas VDB : "C'est rare que l'on pense à moi !"

Thomas VDB nous surprend dans "Claire Andrieux" d'Olivier Jahan, diffusé sur Arte, le 9 octobre, à 20h55, et sur Arte.TV du 2 octobre au 7 novembre. L'humoriste et comédien nous a raconté l'envers du décor, sa peur de l'avenir et son plaisir (de moins en moins) coupable...

Thomas VDB : "C'est rare que l'on pense à moi !"
© Julien Cauvin - ARTE

Il nous a fait rire à gorge déployée dans ses chroniques sur France Inter, dans l'émission Quotidien, ou dans ses one-man-shows. Désormais, Thomas VDB s'illustre avec brio dans un registre plus dramatique en incarnant Bruno, dans le téléfilm d'Olivier Jahan, Claire Andrieux. Le long-métrage nous plonge dans le quotidien d'une femme surprenante, campée par Jeanne Rosa, qui voit sa vie bouleversée par le personnage incarné par Thomas VDB. Celui-ci l'aide à dévoiler un lourd secret qu'elle a enfoui en elle il y a bien longtemps. Un film à ne pas manquer sur Arte, le 9 octobre, à 20h55, et sur Arte.TV du 2 octobre au 7 novembre. Confidences de Thomas VDB sur ce rôle étonnant, ses plaisirs du confinement et ses angoisses...

Qu'est-ce qui vous a convaincu de vous lancer dans l'aventure "Claire Andrieux" ?
Thomas VDB : J'ai adoré la rencontre avec Olivier (Jahan, réalisateur du téléfilm, ndlr) ! Il m'a avoué sans détour que je n'étais pas le premier comédien à qui il avait pensé. J'ai apprécié son honnêteté… et de toute façon, c'est rare que l'on pense à moi (rires). J'ai lu le scénario en deux fois, au début, j'ai cru que le film était une sorte de comédie. Je n'avais pas vu Les Châteaux de Sable. Puis j'ai rencontré Jeanne, j'ai mieux compris la sensibilité du personnage,  j'ai lu la seconde moitié du scénario, et tout s'est collé dans ma tête. 

Vous trouvez-vous des points communs avec le personnage de Bruno ?
Thomas VDB : Clairement ! Par opposition au personnage de Claire Andrieux qui a enfoui beaucoup de choses, celui de Bruno a une quantité de casseroles et il a moins de mal à en parler. Il déballe facilement tous les problèmes qu'il a eu. Je suis moi-même de nature un peu "bonhomme" comme le personnage de Bruno. Et puis, il y a une affinité un peu musicale avec lui, puisqu'il était musicien de rock et régisseur. Je pense que c'est ce lien avec la musique qui a fait qu'Olivier a pensé à moi.   

Thomas VDB et Jeanne Rosa dans "Claire Andrieux" © Julien Cauvin - ARTE

Dans le film, Claire cache un lourd traumatisme. Pensez-vous qu'il soit possible de se libérer de son passé ?
Thomas VDB : J'ai envie d'y croire ! C'est la problématique qu'aborde Olivier Jahan avec ce film, tout en délicatesse. Alors que le sujet est assez "touchy", il n'y va pas avec des "gros sabots". En tournage, j'ai découvert un réalisateur qui laissait de la place au silence, et j'ai adoré ça ! Ils jouent très bien de la nervosité du personnage incarné par Jeanne Rosa. En voyant le film, je n'ai pas été déçu. C'est un long-métrage qui prend le temps de raconter l'histoire, exposer les personnages, les situations… 

On a peu l'habitude de vous voir dans ce type de registre, plus dramatique. Était-ce un exercice avec lequel vous étiez à l'aise ?
Thomas VDB : 
Heureusement, Olivier Jahan a facilité cette "transition". Grâce à lui, je n'étais pas perdu. C'est agréable de montrer une autre facette de soi et d'avoir la chance de proposer autre chose. J'ai vite pris goût à cette romance maladroite et un peu cabossée entre Claire et Bruno. C'est vrai que je suis plus habitué à des projets comiques, mais j'ai été très agréablement surpris de découvrir la musique qui ressortait de ce tandem. 

Vous revenez avec un nouveau one-man-show pour que l'on puisse "se fendre la poire après le confinement", comme vous le dites. Comment avez-vous vécu cette période de retranchement ?
Thomas VDB : J'ai eu la chance de ne pas ressentir le confinement comme une souffrance. Je n'habite plus à Paris depuis plusieurs années, j'ai une maison avec jardin ! Tous les matins, pendant le confinement, je me levais en me félicitant de ce choix que j'avais fait de me barrer de la capitale (rires). 

"Je suis très anxieux"

Avez-vous écrit votre spectacle pendant le confinement ?
Thomas VDB : En l'occurrence, je m'étais laissé les six premiers mois de 2020 pour ne rien faire à part écrire chez moi. Au final, mon programme s'est bien emboîté avec l'actualité (rires). Malgré tout, je n'ai pas du tout réussi à travailler pendant le confinement… Dès qu'il s'est terminé, je m'y suis remis et j'ai bouclé mon spectacle ! J'ai plutôt goûté cette oisiveté forcée du confinement…

Vous êtes donc un contemplatif ?
Thomas VDB : Je suis un grand contemplatif (rires) ! Je suis adepte du farniente… et le confinement légitimait complètement le fait de ne rien foutre de ses journées ! 
Maintenant, on parle beaucoup de ce concept de "monde d'avant" et "monde d'après". Je pense que pour beaucoup, quelque chose a changé. Cela a précipité l'époque vers une espèce d'urgence. On se rend compte que les choses ne tiennent qu'à un fil. Mon spectacle évoque notamment le climat… et comment je m'acclimate à l'époque !

"Je ne conduis pas, j'ai toujours eu une phobie des trajets en voiture"

Et comment vous acclimatez-vous à cette époque ?
Thomas VDB : Je suis très anxieux, j'aimerais que l'on me donne plus régulièrement des raisons de me réjouir. J'ai des envies de suicide en période de canicule. Depuis petit, j'ai une vraie intolérance à la chaleur. Je ne comprends pas que la problématique du climat ne soit pas une urgence absolue dans notre société. Personnellement, je ne conduis pas, j'ai toujours eu une phobie des trajets en voiture. Je pense qu'il faut drastiquement réduire notre consommation… sans pour autant revenir au Moyen-Âge ! J'essaie de choisir d'être heureux et d'avancer en souriant dans l'adversité, mais ce n'est pas toujours évident...

Ne manquez pas Claire Andrieux, réalisé par Olivier Jahan sur Arte, le 9 octobre, à 20h55. Et sur Arte.TV du 2 octobre au 7 novembre.