Cloclo, succès, débuts difficiles : Alain Chamfort se raconte

Il est un artiste incontournable de la scène française depuis 53 ans. À la fois mystérieux et discret, Alain Chamfort se raconte au Journal des Femmes.

Cloclo, succès, débuts difficiles : Alain Chamfort se raconte
© Julien Mignot

C'est un homme "plein de paradoxes" mais"attachant" que l'on découvre à travers l'œil de Laurent Fléchaire, auteur du documentaire Alain Chamfort le roi de la pop chic, qui a été diffusé sur France 3, le 7 juin 2019. Le réalisateur, qui écoutait Manureva en boucle à 12 ans, a su convaincre le chanteur de s'exposer davantage. Lui, si discret et pourtant si charismatique, a accepté naturellement. Le tournage du documentaire a débuté il y a deux ans par les prises d'images de son duo avec Juliette Armanet pour l'émission Taratata . Ce jour-là, l'électricité avait sauté, les deux artistes ont chanté à la lueur de lampes torches, mais rien n'a empêché l'émotion des Microsillons d'envahir le public et l'équipe technique. Raconter Alain Chamfort à travers une émission était donc une évidence pour le réalisateur. Le documentaire revient sur la maison d'enfance et l'éducation du musicien, ses périodes Dutronc, Cloclo et Gainsbourg ainsi que sur l'aura du seul artiste "qui monte sur scène pour montrer sa discrétion."

Alain Chamfort : ses "rencontres malgré lui"

Avec toute la pudeur qui le caractérise, Alain Chamfort est revenu, auprès du Journal des Femmes, sur l'ensemble de son parcours et les différentes "rencontres malgré lui" qui lui ont ouvert la voie. L'artiste a fait ses gammes dans des groupes avant de jouer au côté de Jacques Dutronc, qui l'a engagé comme musicien. "C'est agréable de voir que des gens m'apprécient", nous précise Alain Chamfort, surpris par les compliments de l'interprète des Cactus, qui s'est exprimé dans le documentaire.
Puis, est venue l'époque "Flèche", label de Claude François. Même si les deux hommes étaient diamétralement opposés, Cloclo est devenu son manager. "Mon expérience dans mes débuts de chanteur m'a marqué", explique l'artiste avant d'ajouter que "le décalage avec Cloclo devenait de plus en plus insupportable." Le côté "chanteur à minettes" de Claude François déplaisait à Alain Chamfort. Il a donc choisi de quitter l'interprète de Belles, Belles, Belles en 1976, mais a poursuivi sa passion. "Le reste des événements qui se sont passés dans ma vie me sont un peu tombés dessus" , souligne-t-il. C'est en 1979 que Serge Gainsbourg a écrit Manureva, son plus grand titre. Mais face à l'incompréhension de sa maison de disque, désireuse de le faire rentrer dans une case,  le discret auteur-compositeur-interprète s'est rapidement créé son propre genre, entre variété, Pop et Jazz. Et si "la musique est devenue plus atmosphérique, plus rythmique", ce roi de la Pop chic française a su s'adapter. "J'écoute toutes les musiques qui peuvent me procurer des émotions", assure Alain Chamfort.

Alain Chamfort : et maintenant, que va-t-il faire ?

Aujourd'hui encore sur le devant de la scène musicale, Alain Chamfort "aurait aimé avoir un public plus important, remplir les zéniths". A 70 ans et 14 albums à son actif,  le gentleman s'est demandé s'il avait vraiment sa place dans la musique française actuelle. Il justifie : "Si on était pas revenu me chercher je n'aurais pas fait de forcing". Il ne regrette cependant aucune étape de son parcours. Et lorsqu'on lui demande s'il pense à faire de la télé et devenir coach dans un télé-crochet, il répond ne pas être à l'aise avec le principe. Le jugement, très peu pour lui. L'auteur de Bambou compte bien continuer ce qu'il sait faire de mieux. Avec un festival cet été, puis des projets de concerts avec orchestres philharmoniques l'an prochain, Alain Chamfort ne voit résolument pas passer "le temps qui court".