Guerre et Paix : Mathieu Kassovitz, empereur en son royaume

Mathieu Kassovitz, fer de lance du renouveau du cinéma français, prince de la ville contestataire, guerrier des rings depuis peu, enfile le costume de Napoléon et lui prête ses traits dans "Guerre et Paix". La série inspirée de l'œuvre de Léon Tolstoï est diffusée sur France 2 lundi 1er janvier à 20h55 sur France 2. Portrait d'un combattant.

Guerre et Paix : Mathieu Kassovitz, empereur en son royaume
© BBC

"Impossible n'est pas français", aurait un jour écrit Napoléon Ier. Un adage qui pourrait bien être le credo de celui qui l'incarne dans la série Guerre et Paix, Mathieu Kassovitz. Fils du réalisateur Peter Kassovitz et de la monteuse Chantal Rémy, cet enfant de la balle fait ses armes dans les films de son père, notamment dans Au bout du bout du banc (1979), avant de devenir un cinéaste et comédien de renommée internationale.

Consécration cinématographique...

En parallèle de sa carrière d'acteur, il s'essaye à la réalisation de courts-métrages. Ce sont néanmoins ses premiers "longs", influencés par l'œuvre de Spike Lee, qui lui permettent de se faire remarquer. Ses thèmes de prédilection ? La jeunesse paumée, le racisme, les différences sociales... Métisse, sorti en 1993, lui vaut d'être nommé aux César dans la catégorie du "meilleur premier film" et du "meilleur espoir masculin". Il remporte toutefois le prix de cette dernière catégorie en 1995 pour sa prestation dans Regarde les hommes tomber de Jacques Audiard. Un premier pas vers la voie royale du 7e art, donc, avant de se faire auréoler de gloire pour son second film, le désormais classique La Haine. récompensé du César du "meilleur film", du "meilleur producteur" et du "meilleur montage" en 1996, ainsi que le prix de la mise en scène à Cannes. Rien que ça.

...et succession d'échecs

Mathieu Kassovitz adapte en 1997 son court-métrage Assassins... en long. Film avec lequel il connaît sa première polémique et son premier échec commercial : celui-ci, jugé trop violent, se fait huer lors de sa projection, au Festival de Cannes 1997. Le réalisateur se relève, se lance dans le thriller et renoue avec le succès en 2000 avec Les Rivières pourpres, avant de conquérir Hollywood avec Gothika, porté par Halle Berry et Penélope Cruz. Néanmoins, ses films Babylon A.D. (2008) et L'Ordre et la Morale (2011) ne parviennent pas à convaincre la critique ni le public. "J'encule le cinéma français. Allez vous faire baiser avec vos films de merde", rétorque le cinéaste contrarié sur Twitter. En réaction, Mathieu Kassovitz se consacre exclusivement à sa carrière d'acteur, qu'il mène depuis avec brio. En 2015, il se tourne même vers le petit écran et tient l'un des rôles principaux dans la série Le Bureau des Légendes et tourne, la même année, dans la série britannique Guerre et Paix.

Roi de la polémique

Côté controverse, Mathieu Kassovitz n'en est pas à son coup d'essai : en 2009, sur le plateau de Ce soir (ou jamais !), il remet en cause la version officielle des attentats du 11 septembre. Rebelote en 2012 avec l'affaire Merah. Sans oublier ses tirades sur les réseaux sociaux. Ce jour pendant la Présidentielle 2012, où il traité la France de "pays de collabo néo-fasciste". La fois où il a fait savoir que Kim Kardashian méritait de s'être fait agresser, ligoter et cambrioler. Voire le jour où il a insulté Nicolas Dupont-Aignant de "trou du cul", ce qui lui a valu d'être visé par une plainte. Désormais, sa verve virulente fait davantage les gros titres de la presse que sa carrière. Qu'importe ! Celui qui se définit lui-même comme un "râleur à l'heure" a fait de son franc-parler sa signature. Les coups de poings s'ajoutent désormais aux joutes verbales : l'acteur de 49 ans se consacre à sa passion, la boxe, qu'il partage avec sa compagne Aude Legastelois-Bidé de 20 ans sa cadette. Au moins de juin 2017, l'enfant terrible du cinéma français a même disputé son tout premier match. Preuve qu'il est de toutes les batailles ?