Cali : "L'enjeu de ma vie c'est d'arriver à concilier ma carrière et ma vie de famille" "Ecrire une chanson, c'est comme faire une thérapie"

Cali aime la chanson au moins autant que les femmes. Véritable passionné, il puise son inspiration dans ses histoires personnelles pour mieux les murmurer à l'oreille de ses fans.

Comment trouvez-vous l'inspiration pour vos chansons ?
Cali : C'est difficile à dire. Celui que j'essaie de connaître le mieux c'est moi-même et mes chansons me servent d'analyse. Je raconte beaucoup ce qui m'arrive, c'est un moyen de faire une thérapie. Jouer sur scène, c'est comme avoir des milliers de psy en un soir.

On vous classe souvent dans la catégorie "rocker", pourtant vous écrivez des chansons d'amour. Comment définiriez-vous votre style ?
Cali : Mes chansons sont comme mes enfants. Parfois je leur mets un cuir et des lunettes noires pour aller se battre dans la rue. Parfois je préfère leur faire porter une jupe colorée et des fleurs dans les cheveux pour aller au bal masqué. J'aime ne pas être enfermé dans une chapelle musicale, avoir le droit de changer de style.

Quels sont vos modèles musicaux ?
Cali : Bruce Springsteen, justement parce qu'il peut faire des albums très rock, comme des disques guitare/voix. Mais aussi Léo Ferré ou Dominique A, parce que l'important ce n'est pas ce qu'on va penser de leur art, c'est leur art. Et Jacques Higelin, un lion, toujours magnifique après tant d'années de carrière.

cali aurait pu être skipper, ou instituteur
Cali aurait pu être skipper, ou instituteur © SdP Cali

C'est en voulant leur ressembler que vous êtes devenu chanteur ?
Cali : Pas tellement. J'ai commencé à faire de la musique avec mes amis. Ce qu'on faisait n'avait aucun intérêt musical, mais c'était très frais. Ça m'a donné envie de continuer. Un concert de U2 a fini de me convaincre. En regardant Bono, je me suis dit : "Je veux faire comme le monsieur".

Vous êtes plutôt scène ou studio ?
Cali : Avant je ne jurais que par la scène, car je trouvais le reste beaucoup trop contraignant. Mais j'ai appris à beaucoup aimer le studio, grâce à des réalisateurs qui m'ont fait confiance. Ils m'ont donné le droit d'accepter les erreurs et de les rendre charmantes. J'aime aussi l'écriture. Quand une idée de chanson me parvient, je suis le plus heureux du monde. Je pourrais embrasser tout le monde dans la rue (rires) !

Vous avez joué dans un long-métrage et écrit des BO de films... Avez-vous envie de vous investir davantage dans le cinéma ?
Je suis assez fier de mon passage dans le cinéma : j'ai reçu le Gérard du pire acteur de l'année en 2008 grâce à ça... Cela m'a conforté dans l'idée que ce qui est beau dans la vie, c'est de toujours apprendre.

Auprès de quelles actrices aimeriez-vous évoluer ?
Cali :
Mes actrices préférées sont Emily Watson et Charlotte Gainsbourg, bouleversantes, déchirantes. Leur respiration et leur inspiration chez Lars Von Trier est l'impression d'extrême clarté du paysage après la pluie. Rachida Brakni et Marie Gillain sont également parmi les plus grandes. Mon réalisateur fétiche est Aki Kaurismäki. Mon film préféré est "La vie de Bohème", entre extase et chagrin. Le désespoir lumineux. Les films de Capra devraient être remboursés par la sécurité sociale. Diastème est un grand metteur en scène.

Quel autre métier aurait pu vous séduire également ?
Instituteur, car je suis admiratif de ce qu'ils font. Je trouve que c'est merveilleux d'être les premiers à éclairer les chemins de vie des enfants. Ou sinon skipper, pour cette idée de danger : dire au revoir à ses proches sans être sûr que ce ne soit pas un adieu.

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