Adèle Haenel explique pourquoi elle a "pété les plombs" lors des César 2020

La provocation de trop ? Offusquée par la remarque provocante d'un membre du public, Adèle Haenel dit avoir "pété les plombs" lors de la cérémonie des César 2020...

Adèle Haenel explique pourquoi elle a "pété les plombs" lors des César 2020
© Christophe Ena/AP/SIPA

Le famille du cinéma français se déchire encore. Ce vendredi, la 45e cérémonie des César qui a vu Roman Polanski et son film J'accuse remporter trois prix prestigieux, dont celui du meilleur réalisateur a fait trembler le monde du cinéma français. Messages de soutien, coups de gueule ou indignations, les réactions divergent et témoignent d'une profession profondément divisée. 

Adèle Haenel © Berzane Nasser/ABACA

"La honte!", cela restera sans doute l'image forte de la cérémonie des César 2020 : Adèle Haenel et Céline Sciamma quittant la Salle Pleyel à l'annonce de la remise du César de la meilleure réalisation à Roman Polanski. Si de nombreux acteurs et actrices ont apporté leur soutien à l'actrice de 31 ans, quelques voix ont salué la victoire du réalisateur. 

Adèle Haenel, poussée à bout par un spectateur des César

Pour expliquer le geste qui a marqué la soirée du cinéma français, Adèle Haenel a raconté à Paris Match: "J'étais énervé mais je n'aurais pas pété les plombs s'il n'y avait pas eu ce mec derrière moi qui a crié "Bravo Roman" ! Quand Polanski a gagné. Ça a été l'élément déclencheur. J'ai dit "C'est la honte". Céline m'a répondu "Viens, on se casse", et je me suis levée". Un petit air de provoc' effectivement....

Françoise Laborde claque la porte de l'association "Pour les femmes dans les médias"

Françoise Laborde, journaliste et fondatrice de l'association féministe Pour les Femmes dans les Médias a décidé de rendre son tablier. Elle n'a pas supporté que le collectif où elle occupe le poste de présidente d'honneur, ne soit pas montée au créneau face à la récompense accordée à Roman Polanski le 28 février dernier. Elle a déclaré au Parisien : "Quand on est une association féministe, la moindre des choses est de prendre position contre la célébration d'un réalisateur condamné pour viol".

Richard Anconina tacle Florence Foresti sur son salaire

Richard Anconina © SYSPEO/NMA2017/SIPA

Invité dans les studios d'Europe 1 le 3 mars, Richard Anconina est revenu sur les différents épisodes qui ont fait débat dans la cérémonie des César: "Je suis triste de la tournure que ça a pris : c'était bizarre, un peu glauque, on parlait mal, c'était âpre amer".
Sur la performance de Florence Foresti qui a signifié de façon théâtrale son mépris pour Roman Polanski, l'acteur culte de La Vérité Si Je mens a précisé: "Je savais que Florence Foresti était très drôle, mais je ne savais pas qu'elle pouvait être comme ça. Son salaire de 130 000 euros a peut-être modifié son comportement."

Karl Zéro s'est fait c**** pendant la cérémonie

Pour l'animateur qui a été récompensé en 2007 pour son documentaire Dans la Peau de Jacques Chirac, la cérémonie des César n'a pas du tout été à la hauteur de ses espérances. Invité par Buzz TV, il a lancé : "Je me suis royalement fait chier ! J'ai été ravi quand Adèle Haenel s'est levée... Le reste était atroce". Il a ensuite ajouté: "Florence Foresti a super bien attaqué la soirée (...) Mais au fur et à mesure que la cérémonie avançait, c'était horriblement plombant (...) Et puis, fut un temps, des stars venaient aux César. Là, c'était la farandole des seconds couteaux".
Lorsqu'enfin le journaliste lui a demandé pourquoi il n'avait pas soutenu le film de Roman Polanski, l'animateur de Mask Singer n'a pas mâché ses mots : "Premièrement je n'ai pas voté pour lui parce que je ne dissocie pas l'homme de l'artiste. Deuxièmement, son film J'accuse est très mauvais ! J'ai du mal avec Jean Dujardin (...)"

Pour Isabelle Morini-Bosc, Polanski a assez souffert

Après les douloureuses révélations sur le viol qu'elle a subi il y a quatre ans, Isabelle Morini-Bosc a de nouveau abordé le cas Polanski sur le plateau de Touche Pas à mon Poste. Elle a défendu le réalisateur en rappelant les épreuves qu'il avait vécu, notamment l'assassinat de sa compagne Sharon Tate par des sous-fifres de Charles Manson en 1969, alors qu'elle était enceinte de huit mois: "Roman Polanski est un homme qui a des failles, un homme qui a eu des souffrances car voir sa femme assassinée de 16 coups de couteaux dans le ventre ce n'est pas rien..." Elle a ensuite ajouté : "Je me souviens que le soir des César on m'a dit 'Cet homme mérite de souffrir un jour'. Non, il a déjà souffert lui aussi".

Florence Foresti aux César © PIERRE VILLARD/SIPA

Florence Foresti quitte la cérémonie à quinze minutes de la fin

La maîtresse de cérémonie Florence Foresti a laissé exploser sa colère après la remise du prix de la meilleure réalisation, et n'est pas revenue pour clôturer la cérémonie. L'humoriste s'est dite "Écoeurée" dans une story Instagram. Selon les révélations de Cyril Hanouna, elle n'aurait pas hésité à montrer son indignation auprès du personnel de Canal +: "Quand les patrons de Canal sont arrivés en loge à la fin de l'émission, elle était furieuse. Elle leur a dit que c'était inadmissible, qu'elle regrettait d'avoir dit oui à la présentation des César. Elle a foutu tout le monde dehors et ça s'est très mal terminé".

Juliette Binoche assassine Foresti

Juliette Binoche © Shootpix/ABACA

La prestation très caricaturée de l'humoriste n'a pas plu à Juliette Binoche. Invitée sur France Info, la comédienne de 55 ans a déclaré "J'ai été atterrée par la bêtise, on ne parle pas seule seconde de cinéma dans les César. C'est un one-man-show raté narcissico-ennuyeux". Elle a tout de même tenu à soutenir Adèle Haenel, qui avait quitté la cérémonie, exaspérée : "Par rapport à son histoire, je comprends tout à fait (...) Si j'avais été dans la salle ? Je serais partie avant parce que c'était insoutenable, c'était tellement ennuyeux et vulgaire.

Gérard Lanvin n'en a "rien à foutre" de Polanski

Invité dans l'émission Clique de Canal +, Gérard Lanvin s'est exprimé sur la polémique des prix remis à Roman Polanski. Il a affirmé : "Les acteurs qui sont pris dans le film au départ n'ont rien à voir dans cette historie: ils ont dit oui à des rôles, à une intention et à un film (...) Ce que je ne comprends pas c'est qu'aucun acteur ni aucun technicien n'étaient pas là le soir des César. Ce qui veut dire qu'ils défendent non pas le film, mais l'homme." Il ajoute ensuite "J'ai croisé Polanski quatre ou cinq fois dans ma vie. Il ne m'a jamais dit bonjour. J'en ai rien à foutre de Polanski personnellement... J'ai eu deux césars grâce à des femmes. J'aimes les femmes et je respecte les femmes".

Mati Diop et Laure Calamy, découragées par le prix remis à Polanski

Présente salle Pleyel, la réalisatrice Mati Diop a confié être "dépitée" et a salué le "courage de la prise de parole d'Adèle Haenel, qui a été vitale et essentielle".  L'actrice Laure Calamy a quant à elle déclaré: "Ce César, c'est comme si on disait aux femmes de fermer leur gueule… Toute la soirée, il y a eu des prises de parole top en faveur des femmes et là… Ça n'a pas tenu jusqu'au bout "

Ségolène Royal n'ira pas voir J'accuse

Les politiques aussi réagissent. Invitée de RTL ce lundi 2 mars, Ségolène Royal a jugé la remise de la récompense à Roman Polanski "scandaleuse". "Depuis quand est-ce que le talent devient une excuse pour atténuer des crimes. Je n'irai pas voir J'accuse. C'est une grande souffrance pour toutes les femmes qui ont subi des cas de violences sexuelles", a-t-elle déclaré. 

Fanny Ardant défend Polanski contre vents et marées

Et malgré ce contexte hostile, certaines personnalités n'ont pas hésité à témoigner de leur soutien à Roman Polanski, comme l'actrice Fanny Ardant, récompensée pour son rôle dans La Belle Époque . En effet, interrogée à la sortie de la cérémonie, l'actrice de 70 ans s'est dite "très heureuse" pour Roman Polanski, qu'elle "aime". "Après, tout le monde n'est pas d'accord, mais vive la liberté, Moi, je suivrai quelqu'un jusqu'à la guillotine. Je n'aime pas la condamnation. , a-t-elle déclaré Une opinion partagée par l'ancien agent Dominique Besnehard, qui s'est dit "très content". "C'est le résultat d'un vote démocratique et Polanski est un très grand metteur en scène", a-t-il ajouté. 

Lambert Wilson évoque le "terrorisme" 

Lambert Wilson a également épaulé la décision de l'Académie et sa consœur Fanny Ardant. Dans une prise de parole accordée à France Info le 2 mars, l'acteur de 61 ans a vivement critiqué les performances de Florence Foresti et s'en est pris aux manifestations publiques qui ont été faite contre le réalisateur : "Cette espèce de politiquement correct, je trouve que c'est du terrorisme. En plus, c'est bête ! (...) Il y a cette espèce de tribunal de lynchage public que je trouve absolument abominable."

Patrick Chesnais s'en prend à Florence Foresti et Jean-Pierre Daroussin

Patrick Chesnais est également sorti du silence, et s'en est violemment pris à Florence Foresti. En effet, invité de Pascal Praud dans l'émission L'heure des pros du lundi 2 mars 2020, un SMS incendiaire de l'acteur à propos de l'humoriste a été dévoilé. "Je suis effondré et révolté par les prestations pathétiques et nauséabondes de Foresti et Darroussin, ils se sont discrédités à jamais. Pourquoi la meute et les représentants de la bien-pensance sont-ils si énervés ? Merci Sandrine Kiberlain, merci Fanny Ardant merci Claire Denis, vous nous donnez quelques raisons d'espérer encore", a-t-il envoyé. 

Isabelle Huppert parle de "pornographie"

Invitée du JT de France 2 ce dimanche 1er mars, Isabelle Huppert a également été invitée à réagir à la polémique qui secoue le cinéma français. Visiblement très gênée, l'actrice de 66 ans a déclaré à Laurent Delahousse: "C'est très difficile de donner un commentaire juste," a-t-elle lancé. Et de continuer : "J'ai entendu une phrase de William Faulkner qui dit que "Le lynchage est une forme de pornographie" mais c'est vraiment difficile de donner un avis juste."  Une intervention en demi-teinte qui a été très mal reçue sur les réseaux sociaux. 

Palmarès de la 45e cérémonie des César

  • César du meilleur film : Les Misérables de Ladj Ly.
  • César de la meilleure réalisation : J'accuse de Roman Polanski.
  • César de la meilleure actrice : Anaïs Demoustier pour son rôle dans Alice et le Maire.
  • César du meilleur acteur : Roschdy Zem pour son rôle dans Roubaix, une lumière.
  • César du meilleur acteur dans un second rôle : Swann Arlaud pour son rôle dans Grâce à Dieu.
  • César de la meilleure actrice dans un second rôle : Fanny Ardant pour le rôle de Marianne dans La Belle Epoque.
  • César du meilleur film étranger : Parasite du Sud-coréen Bong Joon-ho.
  • César du meilleur premier film : Papicha de Mounia Meddour.
  • César du meilleur scénario original : Nicolas Bedos pour La Belle Epoque.
  • César des meilleurs décors : Stéphane Rozenbaum pour La Belle Epoque.
  • César des meilleurs costumes : Pascaline Chavanne pour J'accuse.
  • César du meilleur espoir féminin : Lyna Khoudri pour son rôle dans Papicha.
  • César du meilleur court-métrage d'animation : La Nuit des sacs plastiques de Gabriel Harel.
  • César du meilleur long-métrage d'animation : J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin.
  • César du meilleur documentaire : M de Yolande Zauberman.
  • César du meilleur film de court-métrage Pile Poil de Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller.
  • César du public : Les Misérables de Ladj Ly.
  • César du meilleur son : Nicolas Cantin, Thomas Desjonquères, Raphaëll Mouterde, Olivier Goinard et Randy Thom pour Le Chant du loup.
  • César de la meilleure adaptation : Roman Polanski et Robert Harris pour J'accuse, d'après le roman D. de Robert Harris.
  • César du meilleur montage : Flora Volpelière pour Les Misérables.
  • César de la meilleure photographie : Claire Mathon pour Portrait de la jeune fille en feu.
  • César de la meilleure musique originale : Dan Levy pour J'ai perdu mon corps.

Le César des Lycéens 2020, décerné en marge de la cérémonie, a été attribué le 4 février au film Hors Normes d'Éric Toledano et Olivier Nakache, par le biais d'un courrier remis au ministère de l'éducation. La remise officielle devrait se dérouler le 11 mars 2020 au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, à l'occasion d'une rencontre-débat avec les lycéens.

Les collectifs féministes sur le pied de guerre

Ce soir, la cérémonie des César s'est ouvert dans un contexte particulièrement tendu. Plusieurs associations féministes ont prévu de se réunir dès 18h sur la place des Ternes, à quelques pas seulement du lieu des festivités. Les activistes sont venues protester contre Roman Polanski et son film J'accuse, qui entre dans la course aux César avec pas moins de douze nominations. Le réalisateur franco-polonais a été visé par une nouvelle accusation de viol en novembre dernier. Une manifestante déclare "L'objectif de cette manifestation, c'est de dénoncer un déni du cinéma français vis-à-vis des violences sexuelles". Slogans, pancartes et happenings, la soirée s'annonce bruyante des deux côtés du rideau....

© UPI/ABACA

Brad Pitt plante la cérémonie 

La soirée sera également marquée par l'absence d'un prix, celui du César d'honneur. La personne qui devait être honorée, qui n'est autre que Brad Pitt, s'est finalement désistée. Le bureau des César a ensuite proposé la statuette à d'autres stars américaines, mais aucune démarche n'aurait aboutie selon les informations du Parisien.  Aucun prix d'honneur ne sera donc décerné lors de cette 45e édition.

Roman Polanski, réalisateur de J'accuse, ne fera pas le déplacement.

© Jacques BENAROCH/SIPA

Roman Polanski  ne sera finalement pas présent lors de la 45e cérémonie des César. Le réalisateur devait y défendre son film J'accuse, nommés dans douze catégories, dont celle du meilleur film. En réaction, plusieurs collectifs féministes avaient fait savoir leur intention de manifester le soir d'ouverture de la cérémonie.

Le réalisateur, accusé de viol par la photographe Valentine Monnier, a annoncé par le biais d'un communiqué ne pas vouloir "affronter un tribunal d'opinion autoproclamé prêt à fouler au pied les principes de l'Etat de droit pour que l'irrationnel triomphe à nouveau sans partage".

Une tribune pour réclamer plus de diversité dans le cinéma français.

Alors que la refonte de l'Académie des César commence à se dessiner, une nouvelle contestation s'est ajoutée aux nombreuses critiques formulées contre l'institution.  Dans une tribune publiée le soir du 26 février, une trentaine de comédiens et professionnels du cinéma se sont insurgés contre le manque de représentation d'"acteurs, réalisateurs et producteurs" issus des DOM TOM et de l'immigration africaine et asiatique dans le cinéma français. Le texte, signé par Olivier Assayas, Aïssa Maïga, Edouard Montoute et d'autres, déplore l'attribution de "rôles secondaires et stéréotypés" aux comédiens de couleurs. De plus, les changements amorcés au sein de l'Académie des Arts et techniques du cinéma devrait permettre d'"inclure les artistes afro-descendants dans la photo de famille".

"La plupart du temps, quand des comédiens de couleur ont un rôle, c 'est pour jouer dans un film sur les cités" regrette Eriq Ebouaney, l'auteur du texte

Margaret Menegoz, présidente par intérim de l'Académie

Le 26 février, le CNC a annoncé via un communiqué que c'est désormais Margaret Menegoz qui assurera la présidence par intérim de l'Académie des César. Dans les prochaines semaines, la productrice devra entamer les premières démarches de rénovation de l'institution, jusqu'à une prochaine assemblée se tiendrait le 20 avril 2020,  et qui aura pour but de "remplacer provisoirement les membres démissionnaires".

Présidente d'Unifrance de 2003 à 2009, Margaret Menegoz est également à la tête de la société Les Films du Losange, qui soutient de nombreux réalisateurs. Au cours de sa carrière, elle a obtenu deux Palmes d'or, deux BAFTA, deux Golden Globes, un César et un Oscar pour le film Amour (2012) réalisé par Michael Haeneke.

Les tensions contre Polanski encore vives

Malgré l'annonce qui aurait pu relancer l'engouement autour de la cérémonie, les professionnels du cinéma gardent en travers de la gorge les récentes polémiques dirigées contre l'Académie et les douze nominations accordées au film de Roman Polanski, de nouveau accusé de viol. Pour montrer sa désapprobation ou faire un clin d'œil à la polémique actuelle, Nicolas Bedos a cru bon de parodier  la cérémonie en quelques images. Dans sa dernière story Instagram, on peut voir les messages : "Soirée spéciale Les Misérables", "Et en 1ère partie....", "L'éxécution de Roman Polanski (...) Nous aurons ensuite le plaisir de déguster ses restes... au dîner du Fouquet's". Blague de mauvais goût ou message de révolte ? 

© Michelle Quance/REX/SIPA

Pour Adèle Haenel qui s'est exprimée auprès du New York Times, "Distinguer Polanski, c'est cracher au visage de toutes les victimes. Ça veut dire 'ce n'est pas si grave de violer les femmes'".  Isabelle Carré a rebondi ces propos lors de son passage dans C à Vous pour saluer le courage de la jeune femme. "La façon dont a parlé Adèle Haenel est admirable [...] Son discours était intelligent, brillant, imparable" a-t-elle expliqué sur le plateau de l'émission.

Les artistes français boudent la cérémonie des César 

Pour les autres récompenses à venir, l'atmosphère s'annonce électrique. A seulement quelques jours de la cérémonie, l'académie des César a essuyé des critiques de tout bord, en premier lieu de la part d'acteurs dont la notoriété n'est plus à faire. Le 11 février, près de 400 personnalités et professionnels s'étaient insurgés contre le fonctionnement de l'institution jugé "élitiste et fermé" dans une tribune du Le Monde.  Deux jours plus tard, la direction avait donc annoncé sa démission dans un communiqué, pour "retrouver la sérénité et faire que la fête du cinéma reste une fête".

La décision n'a pas apaisé les cœurs et plusieurs personnalités du cinéma se sont montrées peu enclines à participer à la réunion. Alors que Corinne Masiero avait haussé le ton pour dénoncer le manque de représentation et de diversité au sein de l'académie, Lambert Wilson, invité le 24 février au micro de France Inter, s'est exprimé à son tour sur le principe de récompense institué par l'Académie des César : "Je n'aime pas du tout la notion de hochet (...) Je voudrais que ça n'existe pas, qu'il n'y ait pas de prix".

© ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

Le climat de contestation a dissuadé certains de faire le déplacement. Catherine Frot avait déjà annoncé le 19 février avoir "pris [ses] distances" avec la cérémonie. Eric Toledano et Olivier Nakache ont aussi exprimé leurs doutes sur le plateau de Canal +, où ils étaient invités le 24 février. L'ambiance ne sera pas au rendez-vous, selon Éric Toledano: "C'est sûr que c'est tendu... Ils annoncent également une manifestation de féministes devant", a-t-il expliqué avant de relativiser: "Après il ne faut pas qu'on gâche complètement la fête. C'est une fête du cinéma, on célèbre un cinéma ultra diversifié".


Qui sont les nommés aux César 2020 ?

L'Académie a dévoilé 29 janvier, la liste des nommés de cette 45e édition. Et malgré la polémique, c'est le réalisateur controversé Roman Polanski, accusé de viol sur mineurs, qui est le grand favori de la compétition avec son film J'accuse, nommé dans 12 catégories, suivi du film Les Misérables de Ladj Ly et La Belle Epoque de Nicolas Bedos, chacun nommé 11 fois. 

Meilleur film

  • La Belle Epoque
  • Grâce à Dieu
  • Hors Normes
  • J'accuse
  • Les Misérables
  • Portrait de la jeune fille en feu
  • Roubaix, une lumière

Meilleur réalisateur 

  • Nicolas Bedos pour La Belle Epoque
  • François Ozon pour Grâce à Dieu
  • Eric Toledano et Olivier Nakache pour Hors Normes
  • Roman Polanski pour J'accuse
  • Ladj Ly pour Les Misérables
  • Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu
  • Arnaud Desplechin pour Roubaix une lumière

Meilleur acteur 

  • Daniel Auteuil dans La Belle Epoque
  • Damien Bonnard dans Les Misérables
  • Vincent Cassel dans Hors Normes
  • Jean Dujardin dans J'accuse
  • Reda Kateb dans Hors Normes
  • Melvil Poupaud dans Grâce à Dieu
  • Roschdy Zem dans Roubaix, une lumière

Meilleure actrice 

  • Anaïs Demoustier dans Alice et le maire
  • Eva Green dans Proxima
  • Adele Haenel dans Portrait de la jeune fille en feu
  • Noémie Merlant dans Portrait de la jeune fille en feu
  • Doria Tillier dans La Belle Epoque
  • Karin Viard dans Chanson douce

Meilleur acteur dans un second rôle

  • Swann Arlaud dans Grâce à Dieu
  • Grégory Gadebois dans J'accuse
  • Louis Garrel dans J'accuse
  • Benjamin Lavernhe dans Mon Inconnue
  • Denis Menochet dans Grâce à Dieu

Meilleure actrice dans un second rôle

  • Fanny Ardant dans La Belle Epoque
  • Josiane Balasko dans Grâce à Dieu
  • Laure Calamy dans Seules les Bêtes
  • Sara Forestier dans Roubaix, une lumière
  • Hélène Vincent dans Hors Normes

Meilleur espoir masculin

  • Anthony Bajon dans Au nom de la Terre
  • Benjamin Lesieur dans Hors Normes
  • Alexis Manenti dans Les Misérables
  • Liam Pierron dans La Vie Scolaire
  • Djebril Zonga dans Les Misérables

Meilleur espoir féminin

  • Louana Bajrami dans Portrait de la jeune fille en feu
  • Céleste Brunnquell dans Les Eblouis
  • Lina Koudry dans Papicha
  • Nina Meurisse dans Camille
  • Mama Sané dans Atlantique

Meilleur scénario original

  • La Belle Epoque de Nicolas Bedos
  • Grâce à Dieu de François Ozon
  • Hors Normes d'Olivier Nakache et Éric Toledano
  • Les Misérables de Ladj Ly
  • Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma

Meilleure adaptation

  • Adults in the room de Costa-Gavras
  • J'accuse de Roman Polanski
  • J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin
  • Roubaix, une lumière d'Arnaud Desplechin
  • Seules les Bêtes de Dominik Moll

Meilleure musique originale

  • Fatima Al Gadiri pour Atlantique
  • Alexandre Desplat pour J'accuse
  • Dan Lévy pour J'ai perdu mon corps
  • Marco Casanova, Kim chapiron pour Les Misérables
  • Grégoire Hetzel pour Roubaix, une lumière

Meilleur son

  • Rémi Daru, Séverin Favriau, Jean-Paul Hurier pour La Belle Epoque
  • Nicolas Cantin, Thomas Desjonquères, Raphaël Mouterde, Olivier Goinard, Randy Thom pour Le Chant du loup
  • Lucien Balibar, Aymeric Devoldère, Cyril Holtz, Niels Barletta pour J'accuse
  • Arnaud Lavaleix, Jérôme Gonthier, Marco Casanova pour Les Misérables
  • Julien Sicart, Valérie de Loof, Daniel Sobrino pour Portrait de la jeune fille en feu

Meilleure photo

  • Nicolas Bolduc pour La Belle Epoque
  • Pawel Edelman pour J'accuse
  • Julien Poupard pour Les Misérables
  • Claire Mathon pour Portrait de la jeune fille en feu
  • Irina Lubtchansky pour Roubaix, une lumière

Meilleur montage

  • Anny Danché, Florent Vassault pour La Belle Epoque
  • Laure Gardette pour Grâce à Dieu
  • Dorian Rigal-Ansous pour Hors normes
  • Hervé de Luze pour J'accuse
  • Flora Volpelière pour Les Misérables

Meilleurs costumes

  • Emmanuelle Youchnovski pour La Belle Epoque
  • Thierry Delettre pour Edmond
  • Pascaline Chavanne pour J'accuse
  • Alexandra Charles pour Jeanne
  • Dorothée Guiraud pour Portrait de la jeune fille en feu

Meilleurs décors

  • Stéphane Rozenbaum pour La Belle Epoque
  • Benoît Barouh pour Le Chant du loup
  • Franck Schwarz pour Edmond
  • Jean Rabasse pour J'accuse
  • Thomas Grézaud pour Portrait de la jeune fille en feu

Meilleur film de court métrage

  • Beautiful Loser réalisé par Maxime Roy
  • Le chant d'Ahmed réalisé par Foued Mansour
  • Chien bleu réalisé par Fanny Liatard, Jérémy Trouilh
  • Nefta Football Club réalisé par Yves Piat
  • Pile poil réalisé par Lauriane Escaffre, Yvonnick Muller

Meilleur premier film

  • Atlantique de Mati Diop
  • Au nom de la terre d'Edouard Bergeon
  • Le Chant du loup d'Antony Baudry
  • Les Misérables de Ladj Ly
  • Papicha de Mounia Meddour

Meilleur film d'animation

  • La fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti
  • Les hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Éléa Gobbé-Mévellec
  • J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin

Meilleur court métrage d'animation

  • Ce magnifique gâteau de Marc James Roels et Emma de Swaef
  • Je sors acheter des cigarettes  d'Osman Cerfon
  • Make It Soul de Jean-Charles Mbotti Malolo
  • La nuit des sacs plastiques de Gabriel Harel

Meilleur film documentaire

  • 68, mon père et les clous réalisé par Samuel Bigiaoui
  • La cordillère des songes réalisé par Patricio Guzmán
  • Lourdes réalisé par Thierry Demaizière, Alban Teurlai
  • M réalisé par Yolande Zauberman
  • Wonder boy Olivier Rousteing, né sous X réalisé par Anissa Bonnefont

Meilleur film étranger

  • Douleur et Gloire de Pedro Almodóvar
  • Le Jeune Ahmed de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne
  • Joker de Todd Phillips
  • Lola vers la mer de Laurent Micheli
  • Once Upon a Time... in Hollywood de Quentin Tarantino
  • Parasite de Bon Joon-Ho
  • Le Traître de Marco Bellocchio

César du public

  • Qu'est-ce qu'on a encore fait au Bon Dieu ? de Philippe Chauveron
  • Nous finirons ensemble de Guillaume Canet
  • Hors normes d'Eric Toledano et Olivier Nakache
  • Au nom de la Terre d'Edouard Bergeon
  • Les Misérables de Ladj Ly