Jardiner sans arroser Interview

Nathalie Payens est créatrice de jardins. Dans son dernier ouvrage, "Un jardin sans arroser", elle entraîne le lecteur dans 6 jardins de France réalisés par ses soins, et dont le point commun réside dans son souci permanent de ne pas gaspiller l'eau.

Quel est le point commun entre tous les jardins sélectionnés dans votre livre ?

Tous les jardins du livre n'ont qu'un seul point commun : des massifs économes en eau. En dehors de cela, chacun possède une qualité de sol et un climat très différent, donc une flore très diversifiée. Je voulais montrer ainsi que le problème de l'arrosage ne se pose pas partout de la même façon.

Vous êtes conceptrice de jardins. Les économies d'eau sont-elles un élément important de vos réalisations ?

    
     © Nathalie Payens

Je suis effectivement conceptrice de jardin, et si ma préoccupation première est de créer de beaux jardins en accord avec le lieu et les propriétaires, je compose les jardins en respectant parfaitement les contraintes dûes au sol, à l'exposition et au climat de la région. Donc, indirectement, cette simple adéquation leur permet de bien vivre lors de périodes sèches. Je repère immédiatement les différentes zones du jardin, par exemple les parties plein sud qui peuvent accueillir des plantes aimant chaleur et sècheresse, les parties ombragées et sèches qui resteront quoique l'on fasse difficiles et dans lesquelles je ne plante que des végétaux esthétiques mais résistants au manque d'eau et puis je réserve les plantes plus gourmandes en eau aux parties de jardin exposées ouest bien arrosées par la pluie. Je n'aime pas vouer le sort d'un jardin à la présence artificielle de l'arrosage automatique. Ce dernier ne doit rester qu'une aide pour les premières années et les congés mais certainement pas l'outil pour transformer un endroit très sec en zone humide.

Quelles sont vos astuces pour éviter de consommer trop d'eau lors de l'arrosage par exemple ?

Mes astuces : adapter les plantes au sol (sablonneux, argileux ?), utiliser au mieux l'exposition au soleil mais aussi au vent, respecter la période de plantation qui va d'octobre à février, bien gérer l'arrosage (éviter d'arroser tout un massif si une plante seulement à soif), et pailler.

"Je ne plante que des végétaux esthétiques mais résistants."

Comment tirez-vous profit des climats secs ?

Je tire profit des climats secs en implantant des végétaux différents, un peu gélifs (NDLR : qui se fendent avec le gel) il est vrai mais de plus en plus répandus avec les hivers très doux que nous avons eus (Phormiums, caesalpinia gilliesi, cistes, butia capitata... ). Cela me permet de créer des jardins aux ambiances un peu exotiques.

Avez vous vous-même un jardin ?

J'ai un jardin ouvert au public une fois par an. Il est très pentu et son sol est sablonneux et aride. J'y ai appris durant vingt ans à sélectionner les meilleures plantes et les meilleures techniques de plantation pour un jardin résistant à la sècheresse.

Quel thème aura votre prochain ouvrage ?

J'ai un emploi du temps assez chargé avec l'entretien de mon jardin, mes créations de jardins et mes trois enfants, mais je prépare tout de même deux autres ouvrages pratiques, mais jolis, qui permettront aux lecteurs de trouver des réponses à leurs problèmes lorsqu'ils n'ont pas la chance de posséder "la terre idéale de jardin", ni un jardin facile. J'aimerais tellement redonner espoir à tous ceux qui disent ne pas avoir la main verte !

 En savoir plus sur www.payens.com

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