Sodomie : définition, comment la pratiquer (avant/pendant) ?

Vous avez toujours voulu tester la sodomie, mais vous n'osez pas, vous appréhendez de découvrir cette zone ? Conseils pour s'ouvrir aux plaisirs de la pénétration anale et l'effectuer dans les meilleures conditions.

Sodomie : définition, comment la pratiquer (avant/pendant) ?
© 123rf/oneinchpunch

De nombreuses idées reçues entourent la sodomie. Derrière ce terme qui peut provoquer de l'appréhension, se trouve un acte sexuel qui, lorsqu'il est réalisé avec L'anus regorge de terminaisons nerveuses et peut être une source abondante de plaisir et d'orgasmes. Pour mieux comprendre la sodomie, son origine et comment la pratiquer, éclairage avec Camille Bataillon, sexologue clinicienne et hôte du podcast "Camille Parle Sexe". 

Définition de la sodomie 

Pratique sexuelle réalisée aussi bien chez les hommes que chez les femmes, la sodomie consiste en une pénétration par l'anus. Longtemps taboue, elle tend à se démocratiser. Selon une étude réalisée en 2019 par l'IFOP, 53 % des Françaises affirment l'avoir déjà pratiquée. C'est 4 fois plus que dans les années 1970. Douloureuse pour 72 % des femmes d'après une étude, sale, trop connotée, dévalorisante… Derrière la pénétration anale, les idées reçues ont la vie dure, et cela, depuis des millénaires.

D'où vient le mot "sodomie" ? 

Pour connaître l'origine de la sodomie, il faut remonter à de nombreux siècles. Ce mot, du latin "sodomia" tient son origine de la ville biblique de "Sodome". D'après la Bible, cette dernière aurait été un lieu de débauche et de perversion, raison pour laquelle elle aurait été détruite par Dieu. Initialement, la sodomie désignait toutes les pratiques sexuelles et non seulement la pénétration anale. Durant l'antiquité grecque, le coït anal fut considéré comme une pratique courante, avant de devenir tabou au Moyen-Âge, puisqu'il était interdit dans de nombreux pays, dont la France, le Canada, l'Angleterre ou les États-Unis. Dans ce dernier, il faudra attendre 2003, pour que la législation lève toute condamnation autour de la sexualité anale, dite "non-reproductive". Du chemin donc, pour une pénétration qui est au cœur des fantasmes. 

Comment pratiquer la sodomie ? 

"Pour pratiquer le sexe anal, et comme toute pratique sexuelle, le consentement entre les partenaires est de rigueur", commence la sexologue Camille Bataillon. Pour s'aventurer vers le plaisir anal, la communication avec son partenaire est indispensable. C'est l'occasion de lui faire part de ses désirs, fantasmes et autres envies. "Il est essentiel que les deux partenaires consentent à la pratique et qu'ils puissent en discuter ouvertement pour connaître les envies, les attentes, les craintes et les limites de chacun", continue-t-elle. La pénétration anale nécessite une préparation. Pour cela, il faut : 

Bien lubrifier la zone. S'il est possible d'utiliser le même lubrifiant pour une pénétration vaginale, anale ou lors de la masturbation, vous pouvez aussi opter pour un produit conçu spécialement pour pratiquer l'anal. La muqueuse manquant de lubrification naturelle, un lubrifiant longue durée plutôt qu'un classique – qui a tendance à sécher plus vite, sera à privilégier et vous n'aurez pas besoin d'en remettre toutes les cinq minutes.

Ne pas pénétrer immédiatement, mais prendre le temps de découvrir l'anus. "Prenez le temps de préparer la zone avec beaucoup de lubrifiant, de toucher externe et d'excitation pour être suffisamment détendu", explique la sexologue. Cela peut être en embrassant les fesses et l'anus, en effectuant des caresses, un anulingus ou de la masturbation anale.

► Pénétrer avec précautions. "Allez-y progressivement pour éviter les blessures et les douleurs. Plus vous ralentissez, plus vous pouvez ajuster la pratique", commente Camille Bataillon.

► Utiliser un mot de sécurité. Cela peut être utile pour exprimer vos limites et vous sentir en sécurité. Il s'agit là d'un terme que vous définissez au préalable avec votre partenaire et qui permettra de stopper le rapport immédiatement, lorsqu'il est prononcé. 

Cette zone étant assez serrée, on s'imagine fréquemment que la sodomie est forcément douloureuse. Toutefois, ce n'est pas le cas. Ce qui favorise la douleur, c'est une pénétration brutale, un manque de lubrification, un blocage psychologique ou encore un anus contracté. Lorsqu'il y a suffisamment d'excitation, de lubrifiant et d'envie, cela ne doit pas faire mal.

Quelles précautions prendre avant une sodomie ?

La première précaution à prendre quand il s'agit de pénétration, est la protection. "L'utilisation d'un préservatif est recommandée pour prévenir les infections sexuellement transmissibles (IST), de même pour l'anulingus", explique l'hôte du podcast Camille Parle Sexe. Si vous alternez entre pénétration anale et vaginale, il faut obligatoirement changer de préservatif entre les deux, pour éviter tout risque d'infection urinaire et de maladies. À la différence, si vous passez de la vaginale à l'anale, vous pouvez conserver le même. C'est pareil avec des doigts ou des sextoys. Comme le rappelle Camille, "il est important de faire attention spécifiquement à ne pas mettre en contact avec le vagin toute chose qui a touché un anus". Souvent considérée comme une pratique sale, la sodomie ne l'est pas si on prend le temps de se préparer. L'anus est d'abord un organe qui permet d'expulser les selles, donc il faut "être ok en jouant avec l'anus, avec la possibilité qu'il y ait des traces de selles, ce n'est pas un drame", souligne la sexologue clinicienne. On peut nettoyer la zone à l'aide d'une lingette, d'une douche ou d'une poire de lavement. Enfin, n'oubliez pas de "toujours laver avant et après ce qui est introduit dans l'anus (que ce soit des doigts ou un sextoy).". 

Merci à Camille Bataillon, sexologue clinicienne et hôte du podcast Camille Parle Sexe.

  • Où en est la vie sexuelle des Françaises en 2019 ?, Rapport d'étude de l'IFOP pour ELLE, 14 février 2019.
  • Herbenick D, Schick V, Sanders SA, Reece M, Fortenberry JD. Pain experienced during vaginal and anal intercourse with other-sex partners: findings from a nationally representative probability study in the United States, J Sex Med, 2015.
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