"Mon meilleur rapport sexuel, c'était en été, avec un autre"

En vacances entre amies, Adeline, 35 ans et en couple, rencontre Brice. Charmée, elle se laisse aller au jeu de la séduction et se surprend à avoir très envie de faire l'amour avec lui...

"Mon meilleur rapport sexuel, c'était en été, avec un autre"
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Tous les ans, depuis l'adolescence, je pars en vacances avec trois amies. Nous avons avons aujourd'hui 33 ans, nous avons des enfants – pour la moitié, mais nous avons conservé cette habitude. Une petite semaine entre filles, toujours dans le sud-ouest. Un séjour qui nous fait du bien. Nous restons jeunes, nous buvons, nous nous amusons, nous nous éloignons de nos contraintes du quotidien. Nos partenaires, qui s'entendent bien, nous ont toujours encouragées à organiser ces vacances. Parfois, ils nous rejoignent au bout de quelques jours, et tous ensembles, en famille, nous profitons d'une grande maison.

En 10 ans de couple, jamais mes yeux ne s'étaient posés sur un d'autre

L'année dernière, nous avons loué le même appartement que d'habitude. Nous avons notre bar fétiche. Avec le temps, la serveuse nous connait bien. Le soir, l'ambiance est parfaite. Dès le premier soir, la serveuse nous a présenté deux saisonniers, trente ans environ. Je suis tombée sous le charme de l'un deux. En dix ans de couple, avec un enfant de trois ans, jamais mes yeux ne s'étaient posés sur quelqu'un d'autre, ou très brièvement. Mais face à Brice, c'était différent, sous doute parce qu'il ressemblait beaucoup à mon idéal physique, qu'il était là, juste à côté de moi, et qu'il semblait s'intéresser à moi. C'était communicatif. J'ai aimé ses yeux, tout de suite. Sa façon de parler. J'étais surprise de ressentir une attirance, mais surtout d'être soumise à l'envie de lui plaire absolument. Je me suis dit que ça faisait partie du jeu de l'été, que c'était agréable. Alors j'ai commencé à minauder. J'avais presque l'impression d'en faire trop, ça sonnait même un peu faux, mais je ne contrôlais pas vraiment. J'avais dix fois plus d'énergie que d'habitude, je parlais vite, brusquement, je riais fort, un peu comme si le souvenir de mes émois adolescents souhaitait refaire surface et prenait possession de mon corps. Nous nous sommes retrouvés à nouveau tous ensemble lendemain soir et avons plus longuement discuté. Plus on parlait tous les deux, plus je me sentais bien. J'oubliais tout. J'oubliais l'heure, ma vie parisienne, mon quotidien, et je me projetais. Là, j'ai commencé à avoir peur. 

"Nos bavardages étaient des préliminaires, je voulais faire l'amour avec lui"

Je ne me projetais pas dans une vie amoureuse, mais je me projetais clairement dans un rapport sexuel. Mon corps s'exprimait bien plus que mon cerveau. J'étais excitée. Nos bavardages étaient des préliminaires et me mettaient dans un drôle d'état. Je voulais faire l'amour avec lui. Je lisais dans ses yeux une attente similaire. Mais il était plus raisonnée, il savait que j'étais en couple, que j'avais un enfant. Troisième soir, quatrième soir. Plus le départ approchait, plus mon corps devenait fou de désir. J'avoue m'être touchée deux fois sous la douche un soir. En fait, je me savais raisonnable mais quelque chose de plus fort s'en mêlait. Quelque chose qui me poussait à foncer, à draguer, à continuer. Un besoin de quitter mon costume quelques jours, dans un lieu et des circonstances qui s'y prêtent. Avec mon mec, tout va très bien. Nous sommes amoureux, nous faisons toujours l'amour, et je ne crois pas que B. m'ait plu en réponse à une frustration de couple. C'était une rencontre, une envie soudaine, une énergie qui circule entre deux êtres. Je n'envisageais rien de plus qu'une incartade, ce qui me rassurait. Le cinquième soir, quand les filles sont allées se coucher, j'ai choisi de rester. Brice m'a proposé de bouger. Nous sommes montés dans sa voiture, tous les deux. Je tremblais. Brice m'a regardée et m'a dit: tu n'as pas l'air très bien.

"C'était bourré d'interdits, c'était urgent, il fallait consommer"

Je lui ai dit qu'il m'attirait, que ça me perturbait. Un silence s'est imposé jusqu'à ce que l'on s'embrasse. Soudainement et sauvagement. Nous avons fait l'amour. C'était un rapport sexuel comme rarement je n'en ai connu. Ce n'était pas "meilleur" et plus plaisant qu'avec mon mec, mais simplement différent. C'était bourré d'interdits, c'était urgent, il fallait consommer. J'étais excitée comme jamais, prête à donner, recevoir. Après ça, on a parlé avec Brice. On s'est dit qu'on ne se reverrait jamais. Et je suis partie. Je n'ai jamais dit aux filles ce qu'il s'était passé. Aujourd'hui, je ne culpabilise pas, j'ai aimé aller au bout de mon désirn. Cet écart n'a rien changé à ma vie de couple et à ma vie sexuelle. C'était intense. Il fallait y aller, y aller pour voir, pour savoir. Je n'ai pas l'impression d'avoir été infidèle, peut-être juste d'avoir été fidèle à moi-même. Je ne dis pas ça pour me dédouaner, j'ai conscience de ce que j'ai fait, osé et entrepris. Mais c'est sans regret.