Louisa, 44 ans, est nymphomane, elle nous raconte sa folle vie sexuelle

Louisa est passée à côté de son corps durant des années. Un homme a su la réveiller. Depuis, son désir est insatiable, violent, sans répit. Elle nous explique comment elle gère cette vie sexuelle très active et libérée.

Louisa, 44 ans, est nymphomane, elle nous raconte sa folle vie sexuelle
© 123RF

J'ai la quarantaine passée. Je suis divorcée d'un mari avec lequel j'étais devenue abstinente. C'était un choix, du moins une conséquence : je n'étais plus amoureuse et je n'avais plus envie de lui. Les deux dernières années de notre mariage – qui a duré quinze ans – nous avons fait l'amour deux fois seulement. Ce qui était surprenant, que je ne comprenais pas tellement, c'est que je ne ressentais plus aucun désir sexuel pour aucun homme. Ma libido n'avait pas disparu, en réalité. Elle était enfouie. Je l'ai compris quand j'ai rencontré Antoine, qui est devenu mon amant alors que j'étais en instance de divorce.

"Après une période d'abstinence, j'ai redécouvert mon plaisir"

J'ai rencontré Antoine lors d'une soirée. Il a été un déclic. Il dégageait quelque chose de fort, il imposait le respect. Je suis tombée en admiration pour lui et cela a réveillé quelque chose en moi. Nous avons commencé à nous fréquenter et mon désir refaisait surface. Je ressentais même des besoins de faire l'amour et ces pulsions me rassuraient. Antoine m'a entraînée en douceur sur le terrain du BDSM. J'ai redécouvert mon corps si longtemps éteint. Je me le suis réapproprié, j'ai assumé mes désirs et mon plaisir sexuel. C'est un peu comme si, privée depuis trop longtemps, je m'étais reconnectée à moi… mais fois mille. Parce qu'avant lui, avec mon mari, j'avais une sexualité très ordinaire, voire sans saveur.

"J'ai des amants réguliers et des amants occasionnels en semaine"

Avec Antoine, notre histoire a duré un an et demi. Et j'ai croisé Jonathan avec qui je suis toujours. Peut-être qu'il aurait pu me réveiller aussi, mais à mes yeux, Antoine a été une étape essentielle de ma vie sexuelle. La bonne rencontre, celle qui m'a permise de mieux me connaître et de m'ouvrir à Jonathan, avec qui nous avons démarré une relation libre. Nous sommes libertins, nous ne tenons pas à nous enfermer. Au contraire, nous cherchons à explorer notre sexualité. Nous en avons besoin, en dehors de notre couple ou ensemble avec d'autres. J'ai des amants réguliers et des amants occasionnels en semaine. Et lui voit d'autres femmes, très fréquemment. Nous sortons en club ou en saunas, nous sommes échangistes et nous aimons les plans à plusieurs. Des hommes, des femmes. Je suis bisexuelle. J'aime aussi le voir prendre d'autres femmes, il aime me voir avec d'autres. Nous aimons ces moments de grande complicité et de partage. Cela ne pose aucun problème à notre couple, car nous ne sommes ni exclusifs ni jaloux.

Nous aimons jouer et nous jouons à des jeux d'adultes. Par plaisir. Ce n'est pas plus compliqué que ça. Une fois que l'on a su dépasser les normes et les tabous de la société, on peut vivre pleinement sa vie sexuelle. Nous ne sommes pas prisonniers de nos envies, mais au contraire totalement libres de nous épanouir.

"Je suis toujours disponible et même insatiable"

Je ne me considère pas nymphomane au sens que l'on se fait du mot. Pour moi, dans mon corps, il ne s'agit pas d'une pathologie. Mais j'ai une sexualité très active, très libérée, très libre, peut-être à la limite de la nymphomanie oui, du moins dans ma façon d'être.

"Un homme sans conversation ne m'attire pas, hors orgies ou clubs libertins"

 

Je suis constamment en recherche de plaisir et j'ai un très fort appétit sexuel. Une batterie énorme de ce côté-là. Mais il ne naît pas par magie. Mon corps n'est pas le seul à s'exprimer. Ma tête aussi a son mot à dire. C'est à la fois physique et psychologique. Je ne saute pas sur n'importe qui parce que j'ai une envie de sexe. J'aime jouer, j'aime séduire. Un homme sans conversation ne m'attire pas, hors orgies ou clubs libertins. Et comme beaucoup de femmes j'imagine, je suis sensible à mon cycle hormonal, et la période avant l'ovulation est une période "chaude".

Cependant, quand il s'agit de Jonathan, oui, je suis éprise de véritables pulsions qu'il me faut assouvir. Pas le temps de penser. A ses côtés, j'ai une énergie sexuelle très forte qui me libère et me rend plus forte. Pour lui, je lubrifie énormément et je suis toujours disponible et même insatiable. Il est mon partenaire sexuel idéal. Nous avons une hypersexualité. Nous faisons l'amour une dizaine de fois par jour quand nous sommes seuls, un peu moins quand les enfants sont à la maison.

"Au départ, mon corps ne suivait pas"

Au départ, lorsque je faisais l'amour trois jours de suite non-stop, je dois reconnaître que mon corps ne suivait pas. Et c'est étonnant ce décalage entre l'envie et la réalisation. Arrive le moment où c'est "moins" possible, où l'outil ne gère plus alors que c'est lui qui réclame en grande partie. Mais avec le temps, je suis "entraînée". Le corps s'habitue. J'en ai parlé avec ma gynéco qui me disait que non, il n'y a pas de limites. C'est à moi de les sentir si je m'épuise, si j'ai mal. Mais aujourd'hui, ça va très bien. J'ai conscience d'être un peu à part, car je mouille énormément, c'est un avantage.

"Un amant qui ne suit pas mon rythme ne reste pas mon amant"

Mon complice, lui, est toujours partant aussi. Et lui aussi est hors norme, il ne débande quasiment jamais. Mais il m'est arrivé souvent d'avoir des amants qui ne bandaient plus (alors même qu'ils avaient beaucoup donné !) et cela peut être frustrant pour quelqu'un comme moi. Heureusement, ils ont des mains et une bouche, parce que oui, je suis demandeuse. Un amant qui ne suit pas mon rythme ne reste pas mon amant.

"Je ne pourrais plus me passer de sexe"

Certains hommes sont surpris par ma façon de bouger, beaucoup et fort, par mon vocabulaire cru et par la façon que j'ai de crier mon plaisir. Ils n'ont pas l'habitude qu'une femme prenne les devants. Certains sont tellement intimidés qu'ils en perdent leur érection. Tant pis si ça ne plaît pas à tout le monde, tant pis si mon désir est "trop" par rapport à d'autres. Je ne me compare pas, je ne cherche pas à entrer dans une case, à me ranger, à convenir.

Pour moi, ce désir dingue qui m'anime et m'habite n'est pas un souci, parce que je ne m'impose aucune limite et m'offre le droit de vivre ma sexualité comme je l'entends. Je ne ressens aucune culpabilité. Je profite à fond. J'ai besoin de sexe et c'est comme ça. Et puisque j'aime le sexe, puisque ça me fait un bien fou, je ne vois pourquoi contenir ou étouffer ma libido. Je ne pourrais plus me passer de sexe, non plus revivre l'abstinence. Pour autant, je ne me demande jamais comment j'ai pu faire auparavant pour passer à côté de moi, de mon corps et de mon plaisir. Je ne regrette rien, car sans ces étapes de ma vie je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui, libre et heureuse.