C'est un mauvais amant mais je l'aime : comment progresser ensemble ?

On entend parfois nos copines dire que le sexe, c’est 50% de la relation. Nous, on n’a jamais établi de statistiques. Mais aujourd'hui il faut reconnaître que Jean-Christian n’est pas un très bon amant et qu’on s’interroge sur notre histoire. Que faire ? On identifie le souci et on rectifie… le tir.

C'est un mauvais amant mais je l'aime : comment progresser ensemble ?
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C'est un garçon qui manque de confiance et n'ose pas

Jean-Christian est un garçon timide qui craint d'être maladroit dès qu'il ouvre la bouche ou aventure une main près de nos fesses. Au quotidien, il a une vie plutôt bien organisée, il est toujours très poli, il adore s'excuser. Et dans une vie antérieure, il s'appelait monsieur Doutes. Du coup, sous les draps, on espérait à une bonne surprise, l'idée qu'il pourrait se lâcher à ce moment-là, mais non. Il est le même : il nous grimpe dessus mais ses yeux se questionnent, il ose un doigt sur notre slip mais s'en va aussitôt, il nous laisse notre soutien-gorge et nous propose un missionnaire chaque soir. Merde, on s'ennuie.

On fait quoi ? On a bien envie de le brusquer, de se mettre en levrette en même temps qu'on lui dirait bouge-toi, je veux que ça swing. Le souci, c'est qu'avec son manque de confiance en lui évident, on risque de le faire plonger davantage. Un garçon timide a besoin d'être flatté et rassuré. Il nous faut lui donner des billes pour que son courage pèse plus lourd. Alors on lui dit qu'on le trouve beau, tendre, on le complimente, on le redore. Puis au lit, on le guide. On ne chausse pas ses lunettes de maîtresse de l'école, au vocabulaire directif, mais on prend sa main, on se caresse avec elle, on lui montre qu'on aime ça, ce petit geste, cette façon de tournicoter sur notre clitoris. C'est de l'éducation, en quelques sortes. Et c'est prouver à Monsieur Doutes qu'il peut devenir Monsieur Top.

C'est un fonceur qui s'y prend mal

Alors cette fois, on est face à un Jean-Christian qui n'a peur de rien, se sent plein d'une expérience riche et vitaminée, et fonce - sûr de lui - sur nos parties intimes tandis qu'on serre les dents : mais qu'est-ce qu'il fout ? Sauf que ça fait des mois qu'on se pince les lèvres, en grimaçant, n'osant rien dire. Et quand il nous saute dessus, nos jambes ont parfois tendance à se fermer, proposant plutôt de mater une série. On est en train de fuir, parce que sa maladresse doublée d'une assurance déconcertante, nous fatigue d'avance. Il regarde trop de pornos ou quoi ? Et quelle ex a bien pu validé tout ça ? Non, en fait, elles se sont tues, comme nous ?

On fait quoi ? Là aussi, on le guide. On n'est pas là pour lui apprendre à faire, mais pour lui apprendre à faire différemment. Si son majeur s'excite étrangement sur notre clitoris, on place sa main à plat dessus, en lui disant "j'adore quand tu me fais ça", sous-entendu "tu l'as déjà fait comme ça et c'est ce que je préfère". On va aussi vers la nouveauté. Peut-être que Jean-Pierre n'est pas au top côté missionnaire, il y va trop franco, or il y aller franco en levrette, c'est peut-être plus approprié à nos yeux. Alors on se retourne et on aime. Si on tient tout de même à un missionnaire, alors on impose notre rythme, on lui lèche le lobe avec douceur, on le caresse lentement, on le dirige vers plus de sensualité. Si au contraire, c'est plutôt un mou, on lui grimpe dessus et le réveille un peu. La règle d'or, ici, c'est de prendre les rênes.

C'est un mec qui ne pense qu'à lui

Il n'y a pas à dire, il a beau un pénis, il a de quoi être fier. Et en plus, il s'en sert plutôt pas mal quand il s'agit de nous pénétrer après une minute cinquante de préliminaires. Mais moi, garçon, mon plaisir ? Ce Jean-Christian, il a un souci avec la performance. Il veut tout faire bien, à fond, il veut paraître un bon coup, mais au fond, il ne pense qu'à lui, son organe, son érection, son chronomètre. Concentré sur ses capacités, il en devient obnubilé par son plaisir. Ou l'inverse. Mollo, on a besoin d'amour et d'essence pour démarrer, nous. C'est quoi cette façon de se croire tout seul ?

On fait quoi ? Déjà, on arrête de simuler. Parce qu'on l'a déjà fait, pour ne pas le vexer, et parce qu'on espérait qu'en nous voyant "jouir" il se rappellerait qu'on existe. Mais bon, après, il dort. Donc non, quitte à être absente à ses yeux quand il le décide, interdiction de lui faire croire qu'on ne l'est pas. Histoire qu'il prenne conscience, jusqu'à un jour nous chercher (au fait, elle est où ?). Ensuite, on s'impose, on entreprend, on devient décisionnaire et on montre qu'on est là. Que ce soit par les gestes – je monte sur toi, j'attrape tes mains pour qu'elles attrapent mes seins - ou par les mots – "j'ai envie de faire monter la température" ou encore "non, non, pas tout de suite, on prend le temps, excite-moi encore et tu ne seras pas déçu…". Et si JC ne comprend toujours pas avec le temps, on lui montre qu'on excite en lui disant cash, avec un peu d'humour : tu as fait l'amour tout seul, là, ou c'est moi ? Parce que parfois, tu m'oublies. Or, le plaisir vient du partage. Tu aimeras d'autant plus nos rapports si tu me voyais excitée… tout en apprenant, toujours, à être attentif à tes sensations. Tu me suis ? JC ?

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