Perdue en amour, je consulte une voyante ?

Une relation amoureuse qui bat de l'aile, un manque de communication dans le couple, le célibat qui n'en finit pas... Et on pense à consulter un voyant. Attention, prévient Catherine Renard, médium et tarologue.

Perdue en amour, je consulte une voyante ?
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Votre vie sentimentale n'est pas celle dont vous rêviez ? Parce que vous n'avez pas trouver "le bon", parce que vous êtes en couple depuis des années mais que "ce n'est plus comme avant"... Et vous vous posez beaucoup de questions. Pourquoi ne pas aller voir une voyante ? Elle aura peut-être (enfin) des réponses à vous apporter sur ce que vous réserve l'avenir. C'est ce qu'on l'espère souvent quand on décide d'essayer... Mais à quoi s'attendre ? Catherine Renard, médium et tarologue, nous dit tout.

Comment travaille un voyant ?

"La plupart du temps, les gens consultent un voyant pour se rassurer. Leur relation bat de l'aile, un manque de communication se fait sentir dans le couple… On nous demande deux choses : d'abord ce qu'il se passe dans la tête de l'autre, puis quel est l'avenir de la relation. Et nous répondons à ces deux questions", introduit Catherine Renard, tarologue. La première partie du job consiste donc à voir ce que l'autre ressent. Pourquoi il ne rappelle pas ? Pense-t-il à la rupture ? La seconde partie du job consiste à voir dans le futur : la relation durera-t-elle ?

"Si le jeu me dit que la rencontre imminente ne sera pas la bonne, je suis honnête, je le dis"

Le voyant n'oublie pas les célibataires. Au présent, il voit  généralement l'attente, la solitude. Concernant l'avenir, il peut voir la prochaine rencontre et en informe le client. Parfois, la prochaine rencontre ne se fait pas sentir : "Si le jeu me dit que la rencontre n'est pas pour tout de suite, ou que la rencontre imminente ne sera pas la bonne, je suis honnête, je le dis. Mais il ne faut pas que ça empêche la personne de rencontrer quelqu'un, on n'est pas là pour la bloquer, la désespérer. Elle doit vivre ce qu'elle à vivre". Dans ces cas-là, Catherine Renard demande à ses cartes des conseils très ciblés, rien de général, pas de fourre-tout : "Par exemple, le conseil peut être de voyager. Il apparaît très clairement. Ou alors on voit que l'esprit de la personne est trop noir, trop fermé, et là on donne le conseil de s'ouvrir, de s'enjouer." Pas mille conseils, mais un seul, ou deux, qui correspondent vraiment à la personne en face, et ça aussi ça fait partie du job. "Faire dans la généralité, ça ne sert à rien, ce n'est pas notre boulot", conclut la tarologue.

Les voyants font-ils beaucoup d'erreurs ?

"Quand nous sommes dans le présent, nous nous trompons rarement", précise Catherine Renard. Ce qui est plus difficile, c'est de dessiner clairement la suite de la relation, de voir dans le futur. "On devine les possibilités, les ouvertures, certaines prennent le dessus sur d'autres, mais il arrive que l'on se trompe sur la finalité. Par exemple, on voit une nette amélioration de la vie amoureuse d'un individu, le temps révèle qu'elle a bien lieu mais pas avec la personne attendue. Une nouvelle rencontre que l'on n'a pas forcément vue", note la tarologue. C'était le cas pour Caroline, 30 ans, qui avait consulté car son nouvel amoureux, Romain, vivait loin et ne semblait pas investi dans la relation. Dans les cartes, la tarologue voyait beaucoup d'amour dans dix mois. Mais impossible de voir si c'était avec Romain : "La tarologue tirait les cartes encore et encore pour voir s'il s'agissait de Romain. Elle était troublée, c'était lui mais pas lui. Fin mot de l'histoire : j'ai rencontré un Romain, un autre ! Et le nouveau et l'ancien Romain sont nés le même jour…". Catherine Renard nous donne des explications : "Il y avait en effet, dans ce cas-là, la même vibration de prénom, et un ciel commun, d'où l'hésitation." Comme quoi… ! Une erreur qui n'en est pas vraiment une et qui vaut le coup. Simplement parce que la voyance, c'est parfois capricieux. "Certaines informations tiennent à rester secrètes et nous sont inaccessibles certains jours", nous dit Catherine Renard.

"Elle m'a dit que j'allais rencontré un brun, qu'il serait habillé en bleu"

Laura, 30 ans, a consulté une voyante aux prédictions bien précises concernant son futur amoureux : "Elle m'a dit que j'allais rencontré un brun, qu'il serait habillé en bleu, qu'il me toucherait la main les premières minutes et qu'il me demanderait en mariage en vacances, au bord de la mer. Depuis, je suis bloquée, car j'ai fait une rencontre la semaine dernière, le type était en gris…" En plus d'être en gris, qui sait s'il ne préférait pas la montagne. Trop de détails freinent Laura. Alors qu'elle s'apprête à vivre une belle relation avec un garçon "en gris", elle pense alors que ce n'est pas lui, le bon, le vrai, le grand amour. La faute à son destin déjà écrit. Pour Catherine Renard, les détails sont mauvais. Déjà, difficile de les obtenir en voyance : "On ne voit pas toujours la couleur de cheveux, pas de blond ou brun, on ressent plutôt du clair ou du foncéPersonnellement, je ne donne pas tous les détails que je vois, juste des orientations, il faut que les gens continuent de vivre", expose Catherine Renard. L'experte conseille alors de garder une certaine distance avec la voyance, de tout mettre dans un tiroir, de ne pas relire tous les jours et de vérifier simplement dans quelques semaines, quelques mois, pour le plaisir. Grâce à une séance de voyance, on obtient des clés, des indices, des conseils, mais hors de question de s'arrêter, sous prétexte que tout est écrit.

"Si la rencontre doit survenir dans trois jours, ça ne va pas dire qu'on doit attendre bêtement, mais au contraire continuer sa vie normalement"

"On provoque même le contraire, si on s'arrête, poursuit Catherine Renard. Si la rencontre doit survenir dans trois jours, ça ne va pas dire qu'on doit attendre bêtement, mais au contraire continuer sa vie normalement comme on l'aurait fait, et c'est là que la rencontre viendra. Elle ne tombera pas du ciel, elle viendra dans une dynamique, dans un mouvement."

Attention à la dépendance

Si on est tentée de consulter, pourquoi pas. Cela peut nous éclairer, au pire ne pas nous convenir et on le saura. Pas de danger, sauf celui de tomber dans la dépendance. "Certaines personnes appellent toutes les semaines, or le tirage ne va pas changer, et ce ne serait pas normal si c'était le cas", précise Catherine Renard. Des personnes dépendantes, Catherine en connaît : "On nous appelle parfois tard le soir, en nous confiant que l'autre n'a toujours pas donné de signe de vie. Et on attend de nous du réconfort. On le fait, mais on dresse des barrières." Le boulot du voyant a ses limites, ses frontières. Les voyants ne sont pas des psys, pas des confidents. Pour ça, il y a les professionnels et les amis. Il faut prendre de la distance, ne pas tout mélanger. On consulte une fois, pour en savoir plus, et on attend au moins un mois avant de rappeler. Avant de se lancer, on identifie bien son besoin, son problème, afin d'être certaine de prendre la bonne décision.